Le livre :
Le roi disait que j'étais diable de Clara Dupont- Monod aux éditions Grasset, 236 pages, 18 € 00.
Pourquoi cette lecture :
Mon mari avait déjà lu ce livre et il m'en avait dit le plus grand bien. Il fallait juste que je trouve le bon moment pour me plonger dans ces pages également. C'est après une longue évocation d'Aliénor d'Aquitaine que j'ai compris que c'était là l'occasion. Ahhhh ces historiens !
Le pitch :
Depuis le XIIe siècle. Aliénor d'Aquitaine a sa légende. On l'a décrite libre, sorcière, conquérante : "le roi disait que j'étais diable", selon la formule de l'évêque de Tournai... Clara Dupont-Monod reprend cette figure mythique et invente ses premières années comme reine de France, au côté de Louis VII. Leurs voix alternent pour dessiner le portrait poignant d'une Aliénor ambitieuse, fragile, et le roman d'un amour impossible. Des noces royales à la deuxième Croisade, du chant des troubadours au fracas des armes, émerge un Moyen Age lumineux, qui prépare sa mue.
Ce que j'en pense :
Bien que mon envie de découvrir l'écriture de Clara Dupont-Monod fut forte, j'avoue que j'ai dû apprivoiser son style. Les cinquante premières pages furent un peu longues et peu plaisantes. Ensuite, je me suis habituée, j'ai pris la mesure du récit et des impressions de chacun des deux narrateurs successifs : Aliénor et Louis.
Ces deux là sont des opposés, des contraires que rien ou si peu pourrait attirer l'un vers l'autre de manière réciproque. Louis est indéniablement subjugué, dominé par Aliénor qui est une force de caractère et de la nature aussi d'une certaine manière. En revanche, la belle est loin d'être charmé par cet époux si différent d'elle. Rien ou presque ne trouve grâce à ses yeux. En bref, c'est l'incompréhension et le rejet prévisible qui adviendra.
Ce livre est une belle vision d'une partie de notre histoire. Clara Dupont-Monod a su redonner vie à nos anciens monarques. Ils sont là avec nous. Ils sont presque étrangement modernes, voir contemporains par instant. Magie de l'écriture. De plus, c'est un récit riche, très bien documenté. De quoi se cultiver sans s'ennuyer. Jamais pédant, l'ensemble est savoureux. Alors certes, une place immense est faite à l'imaginaire, mais tout reste parfaitement probable, envisageable. L'auteur s'est joué des blancs de l'Histoire.
Je ne sais pas si j'ai préféré véritablement Aliénor à Louis. Certes, la solidarité féminine fait pencher la balance vers elle et puis, je crois que je possède aussi quelques traits de caractère en commun avec elle, mais parfois, elle va trop loin. Louis est trop timoré, trop mou, trop dans la parole et si peu dans l'action. Il n'était pas destiné à régner, mais le destin en avait décidé autrement.
A découvrir car la version en poche va rendre cet ouvrage encore plus accessible. Et non, il n'est pas réservé aux seuls amoureux d'Histoire. On oublie les idées reçues !!!
Et s'il fallait mettre une note : 14 / 20