Pour nos juniors, jour d’école. Pour certains, jour de spectacle scolaire ou d’anniversaire. Un jour de novembre plutôt doux, même si ce n’est pas vraiment la saison. Et puis le soir, Giroud et Gignac marquent contre l’Allemagne et offrent une victoire contre la Mannschaft, même si ce n’est pas vraiment la saison et qu’on l’espérait plutôt en juillet dernier.
Vendredi 13. Un concert en famille ou entre amis, un verre à la terrasse d’un café, même si ce n’est pas vraiment la saison. En quelques minutes, l’horreur, la violence aveugle. Le pire, qu’on n’ose même pas imaginer et qu’on ne peut décrire.
Je cherche depuis vendredi comment écrire un post mais les mots me manquent. Peut-être simplement parce qu’ils n’existent pas. Des années d’études, de lecture passionnée, de décorticage en règle d’ouvrages plus ou moins récents, de traduction minutieuse de textes hérités de l’Antiquité ou du moyen âge et rien. Rien qui vient.
Je me demandais ce week-end comment aborder, encore une fois cette année, de tels événements en classe, le matin à la reprise des cours. Difficile d’expliquer ce qui se passe. Comment expliquer l’inexplicable ?
Alors leur donner la parole, les écouter, les entendre exprimer leur colère, leur peur, leur peine, leur incompréhension. Les questions se posent, sans réponse possible. Parfois immatures, remuants et indisciplinés, ils montrent aujourd’hui spontanément générosité, empathie et courage. Souvent rebelles à l’autorité, ils saluent le dévouement des policiers et des services de santé. Impressionnants. Rassurants.
D’une voix, ils revendiquent le droit à fréquenter les terrasses. Même si ce n’est pas vraiment la saison.
PS Merci au bonhomme d’Elyx pour son trait simple et efficace.