La gestion durable des ressources en eau est un défi global du 21ème siècle. Dans son rapport de 2015 sur les risques mondiaux, le Forum économique mondial a classé les crises liées à l’eau comme le risque global le plus élevé en termes d’impact. Cette ressource vitale est confrontée à des défis sans précédent et elle est de plus en plus associée à l’insécurité à l’échelle locale, régionale et globale. Ceci est illustré par les tensions croissantes par exemple autour des grands barrages et des exploitations minières.
Malgré la complexité de ces défis, l’eau est aussi un thème de collaboration et peut être transformée de source de crise potentielle en instrument de paix. C’est avec cette vision positive que la Suisse est engagée dans les problèmes mondiaux de l’eau en partenariat avec plusieurs organisations des Nations unies, des partenaires bilatéraux et des organisations non-gouvernementales (ONG) pour contribuer à prévenir les conflits liés à l’eau à un stade précoce et pour promouvoir cette ressource naturelle comme instrument de paix et de coopération. «Considérer l’eau comme une ressource utile pour la coopération et la sécurité requiert un large éventail d’outils allant des instruments de la coopération au développement et de l’aide humanitaire à la promotion de la paix et au droit international», a souligné le conseiller fédéral Didier Burkhalter dans le discours qu’il a prononcé aujourd’hui Genève.
Dans ce cadre, la Suisse a initié et lancé avec quatorze autres pays un panel indépendant formé de personnalités et experts de haut niveau qui est chargé de formuler des recommandations concrètes pour que l’eau devienne un instrument de paix. Les travaux de ce panel doivent durer deux ans. Les panelistes auront quatre grandes sessions sur différents continents pour étudier les différentes problématiques et discuter avec des groupes de réflexion (think tank) locaux travaillant sur l’eau et la paix. Le panel est présidé par Danilo Türk, ancien président de la Slovénie et sera soutenu par le Pôle eau de Genève comme Secrétariat ainsi que le Strategic Foresight Group, un groupe de réflexion basé à Mumbai, en Inde.
A l’occasion de la cérémonie de lancement du panel, le contrebassiste suisse Mich Gerber a joué la première partie d’une « symphonie » pour l’eau et la paix qu’il a composée. Cette symphonie sera développée par différents musiciens des régions où le panel se réunira. Mich Gerber est aussi l’un des passeurs sur la rivière Aar. Il s’agit là d’une image forte pour un panel qui a pour but d’être créatif, promoteur de coopération et dont les conclusions se veulent fédératrices.
Cette initiative sur l’eau s’inscrit dans les engagements du Direction Fédérale des Affaires Etrangères. La gestion de l’eau et de son impact sur la sécurité est l’une des priorités de la politique étrangère suisse.