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La nature humaine est ainsi faite que l'horreur qui touche les autres nous concerne un temps et que rapidement, nous nous recentrons sur nous même. Les victimes sont tellement nombreuses cette fois-ci qu'il n'est pas possible de ne pas connaître un étudiant qui était au stade de France, des voisines inconnues mais devant chez qui l'on passe régulièrement, tombées sous les balles des assassins alors qu'elles étaient en train de fêter un anniversaire; sans parler d'une autre, rescapée, mais blessée affreusement. Les médias et les réseaux sociaux nous font vivre à la minute la douleur de ceux qui ont perdu un être cher et comment ne pas retenir ses larmes? Pourquoi d'ailleurs? En effet, comment faire pour ne pas s'identifier aux victimes, à leurs proches, en imaginant le pire? Nombreux sont ceux qui pensent que cela aurait pu leur arriver. Nombreux sont ceux qui voit des similarités entre les victimes et eux. C'est traumatisant et en même temps presque indécent. Car à nous, il ne nous est rien arrivé. Pourtant, différent, le traumatisme est présent.
Nul n'ignore non plus que plus nous nous trouvons proche d'une zone touchée plus nous nous sentons concernés. Ce n'est pas vrai que nous sommes indifférents à l'attentat qui vient encore d'être perpétré au Nigeria et où une trentaine de personnes ont perdu la vie. Comme nous n'avons pas été indifférents à ce qui s'est passé jeudi à Beyrouth, bien sur que non. Sauf que c'est un peu plus loin, que l'identification est plus difficile. Et encore, dans le monde hyper connecté dans lequel nous vivons qui n'a pas de connaissance professionnelle ou amicale dans le monde entier?
Aussi, reprochés aux Français, aux réseaux sociaux français et mondiaux d'être plus touchés par les attentats de Paris que par d'autres est un mauvais procès qui manque de décence. Pour les terroristes, touchés en plein cœur Paris avait évidemment une signification particulière aux yeux du monde et c'est pourquoi cette capitale et sa population a été choisie pour cible plutôt qu'une autre.
N'entrons pas dans le jeu des comparaisons. Les victimes qui sont importantes et celles qui ne le seraient pas. Il y a eu, il y a et il y aura, à n'en pas douter, un traitement différent pour les victimes de Paris et celles d'autres attentats ailleurs dans le monde. Ce n'est pas juste, je veux bien le croire, mais toutes sont mortes, assassinées au bout du compte.
Alors le deux poids deux mesures, la géométrie variable semblent bien dérisoires. Les habitants du Moyen-Orient et des pays africains touchés par le terrorisme ne devraient pas doutés de l'intérêt des femmes et des hommes d'Occident, aujourd'hui il est impossible d'ignorer le malheur de l'autre, même s'il est loin. Et même si on le voulait, on ne le pourrait pas.