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Zidrou et Philippe Berthet – Le crime qui est le tien

Par Yvantilleuil

Zidrou et Philippe Berthet - Le crime qui est le tienAprès avoir inauguré cette nouvelle collection « Ligne Noire » des éditions Dargaud avec le diptyque « Perico », en compagnie de Régis Hautière, Philippe Berthet revient cette fois-ci accompagné de Zidrou afin d’agrémenter cette collection, entièrement dédiée au dessinateur et aux récits noirs, d’un nouveau polar sombre.

Après « Les Beaux Étés » avec Jordi Lafebre, « Bouffon » avec Francis Porcel et « L’indivision » avec Benoît Springer, je n’étais plus à un Zidrou près lors de cette rentrée littéraire et comme l’auteur prolifique change presque à chaque fois de genre, cela permet en plus de varier les plaisirs.

Avec ce nouveau one-shot, l’auteur invite à suivre les pas d’un homme désabusé qui se planque dans un bled australien depuis près de vingt-sept ans afin d’échapper à la justice. Greg Hopper, qui se cache sous le nom de Thomas Wentworth, est en effet soupçonné d’avoir tué sa femme de soixante-sept coups de ciseau à bois. Lorsqu’il apprend que son frère Ikke a avoué être le coupable de l’assassinat de sa belle-sœur sur son lit de mort, Greg décide de revenir dans la ville de Dubbo City, où se sont déroulés les événements.

Cette quête de vérité plonge le lecteur dans un bled australien dans les années 70. Le chemin qui doit mener le personnage principal vers la rédemption ravive néanmoins de nombreuses blessures. L’homme est d’ailleurs constamment hanté par le fantôme de sa femme, qui ne cesse de lui rappeler toutes les aventures extra-conjugales qu’elle a eu avec les gens qu’il croise. La défunte était en effet légèrement nymphomane, régulièrement infidèle et précédée d’une réputation particulièrement sulfureuse… ce qui a tendance à ajouter un peu de piment au récit. La présence de cette femme fatale aux côtés de Greg donne d’ailleurs lieu à des dialogues délicieusement malsains et contribue à rendre ce thriller psychologique très accrocheur. L’auteur tire d’ailleurs les ficelles de son intrigue avec grand brio, ne dévoilant que progressivement tous les secrets qui entourent le meurtre de la belle Lee.

Visuellement, le style ligne claire et désuet de Philippe Berthet (Nico) restitue à merveille l’atmosphères des seventies et s’installe immédiatement au diapason de l’ambiance de cette collection. Rehaussé par la mise en couleurs somptueuse de Dominique David, ce dessin old-school impose un rythme lent à ce récit dénué d’action, qui se concentre principalement sur les aspects psychologiques. Je ne suis malheureusement pas grand fan de ce graphisme certes très élégant, mais qui manque de punch et dont je trouve les personnages un peu trop figés et lisses. Question de goût…

A noter que le prochain récit de cette collection sera intitulé « Motorcity », avec Sylvain Runberg aux manettes du scénario.


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