Ce matin, le réveil des fans de rugby est difficile avec l’annonce de la mort de Jonah Lomu. En effet, à seulement 40 ans, la première « star » du rugby, est décédée d’une crise cardiaque. Une surprise sans en être une car le Néo-Zélandais souffrait d’un grave dysfonctionnement rénale (syndrome néphrotique) diagnostiqué dès 1997. Depuis, il avait subit une transplantation rénale en 2004 mais avait rechuté en 2011. Alors qu’il était en attente d’une prochaine greffe de rein, celui que l’on surnommait « l’autobus » s’est éteint ce mercredi matin à Auckland. Légende du sport mondial, Lomu a clairement révolutionné sa discipline à l’image des Maradona, Pelé, Borg ou encore Jordan. Il y a eu un avant et un après Jonah Lomu et E-TV Sport compte bien le faire savoir à tous ceux qui ne connaissaient pas cet immense champion!
DU XIII à XV en passant par le VII, le jeune Jonah passe partout
Jonah Lomu naît le 12 mai 1975 dans une banlieue pauvre d’Auckland, capitale de la Nouvelle-Zélande. Ses parents sont originaires des îles Tonga et il comprend rapidement que le rugby lui permettra de sortir de la misère et de la violence qui sont à chaque coin de rue de son quartier. Jusqu’à 14 ans, Jonah joue au rugby à XIII avant que le rugby à XV ne s’impose comme une évidence. Très vite sélectionné dans les équipes régionales, il rejoint « Counties Manukau » et est régulièrement appelé à disputer les matchs de l’équipe de Nouvelle-Zélande des moins de 17 ans en 1991, puis de l’équipe de Nouvelle-Zélande scolaire en 1992 dans le rugby à XV. Puis, le jeune Lomu porte le maillot des Blacks en sélection de jeunes des -19 ans puis est appelé en sélection des -21 ans en 1993. A ce moment là, il évolue avec le pack d’avants. Entre temps, il s’est essayé au rugby à VII en disputant le tournoi de Hong-Kong en 1993. Deux ans plus tard, il remportera avec la Nouvelle-Zélande ce fameux tournoi de rugby à VII et inscrira notamment 2 essais en finale. Mais l’imposant Jonah se fera remarquer pour la première fois en devenant le joueur le plus jeune à porter le maillot des All Blacks, à seulement 19 ans et 45 jours. Cela se passera le 26 juin 1994 lors d’un test-match face à l’équipe de France où il ne fera pas d’étincelle. Néanmoins, sa précocité et sa carcasse interpellent!
Mandatory Credit: David Rogers/ALLSPORT
1995: La Coupe du monde de la révélation pour Lomu
Avec deux pauvres sélections, Jonah Lomu est tout de même retenu pour disputer la Coupe du monde de rugby qui aura lieu pour la première fois en Afrique du Sud. Alors qu’il inscrit 3 essais en 5 matchs, il se révèlera devant le monde entier lors de la demi-finale face à l’Angleterre pendant laquelle il inscrira 4 essais tout plus beaux les uns que les autres. Ce qui impressionne les millions de téléspectateurs, c’est sa puissance hors-norme couplée à une vitesse démentielle. En effet, Lomu joue ailier alors qu’il a clairement un physique de deuxième ligne: 1,96m, 120 kilos. De plus, il court le 100m en moins de 11 secondes. Tout simplement incroyable!
Après une telle performance, Jonah Lomu s’impose comme la star que le rugby attendait depuis de nombreuses années. A 20 ans, il est le premier joueur rémunéré 1 million de francs (150.000 euros) par an, alors que le rugby sort à peine de l’amateurisme. Ses revenus continuent de s’envoler avec l’arrivée d’Adidas comme sponsor des All Blacks en 1999. Cette même année, il est innarêtable lors du Mondial disputé au Royaume-Uni. Lomu inscrit 8 essais mais ne pourra rien faire pour son équipe de Nouvelle-Zélande face à la France en quart de finale. Il détient d’ailleurs toujours le record d’essais inscrits en Coupe du monde avec 15. Le Sud-Africain, Bryan Habana, l’a rejoint cette année mais il lui aura fallu 3 Coupe du monde contre 2 à Lomu.
Néanmoins, sa carrière ne sera pas vraiment longue et ne durera qu’une décennie. A 27 ans et après une dernière cape en noir, en 2002, lors d’une rencontre face au pays de Galles, Lomu tirera sa révérence. « L’autobus » aura tout de même eu le temps de porter 63 fois le maillot des Blacks et d’inscrire 37 essais.
Une maladie qui finira par l’emporter
Fin 1995, les médecins lui avaient diagnostiqué un syndrome néphrétique (désordre rénal), qui a nécessité une greffe du rein en 2004. Il avait tenté par la suite de poursuivre sa carrière au Pays de Galles puis en France, avec Marseille-Vitrolles en 2009, avant de renoncer au jeu professionnel. Lorsqu’il apprend en 2012 qu’il doit subir une nouvelle greffe, il déclare que « tout le monde doit mourir un jour » et n’avoir aucun regret. « Je suis très chanceux. J’ai déjà vécu en une vie plus de choses que la plupart des gens en six ou sept vies. »
En 2011, pendant la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, il avait été hospitalisé après avoir été la vedette de la cérémonie d’ouverture. Il avait frôlé la mort, selon John Mayhew. Cet ancien médecin des All Blacks a lui-même annoncé le décès de la légende mercredi matin en Nouvelle-Zélande, un pays de 4,5 millions d’habitants plongé dans la tristesse. Trois semaines à peine après le retour victorieux de « ses » All Blacks, auxquels Jonah Lomu aura tant apporté. RIP Mister Lomu!
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