C’est une image corporelle négative qui va » médier » le risque d’obésité chez l’adolescent atteint de dépression, précise cette étude de l’Université du Texas (Houston), à destination des parents mais aussi des professionnels de l’enfance et de santé scolaire. Une image corporelle négative qui peut suffire à augmenter de manière significative le risque d’obésité, indépendamment de la présence ou non de symptômes dépressifs. Cependant, ces conclusions présentées dans le Journal of Affective Disorders, confirment l’association forte entre dépression et obésité chez l’ado. Chez ces jeunes, en cas de mauvaise image de soi, la dépression est en effet associée à un risque double d’être atteint d’obésité quelques années plus tard.
C’est donc une relation de cause à effet entre la dépression et l’obésité qui est suggérée avec cette étude, » sous condition » d’une mauvaise image corporelle. L’image de soi apparaît donc ici comme un facteur de médiation clé dans cette association dépression –obésité, issue de l’analyse des données de 4175 adolescents, âgés de 11 à 17 ans. Des participants à la cohorte Teen Health 2000 (TH2K), dont la taille et le poids ont été pris en compte, évalués pour les symptômes de dépression selon les critères du DSM-IV et interrogés sur leur image corporelle.
· Les participants qui se percevaient comme en surpoids, indépendamment de leur poids corporel, s’avèrent 2 fois plus susceptibles d’être obèses un an plus tard,
· chez ces participants, les jeunes femmes du groupe s’avèrent 3 fois plus susceptibles d’être obèses à 1 an.
Il y a bien évidemment une implication clinique directe à ces conclusions : rehausser l’image corporelle chez l’adolescent, surtout déprimé, peut contribuer à réduire son risque d’obésité. Une implication déjà suggérée par cette précédente étude publiée dans l’International Journal of Obesity
qui montrait que les adolescentes qui souffrent de l’un de ces troubles vont accroître leur risque pour l’autre trouble, plus tard dans la vie. L’étude rappelait aussi, aux professionnels, comme aux parents, que l’adolescence est une période critique de développement de la dépression comme de l’obésité.
Source: Journal of Affective Disorders 1 November 2015 Does major depression affect risk for adolescent obesity?
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