Un médicament en lieu et place du sport ?

Publié le 18 novembre 2015 par Antoinemoulin @medecinsurinter

Les plus fainéants d’entre nous en rêvent certainement : et si un médicament permettait de rester sur son canapé plutôt que de mettre ses chaussures de running ? Cela vous semble un peu incongru qu’une petite pilule puisse remplacer une heure de footing et de fitness et pourtant.

Diverses études sont actuellement en cours pour essayer de mettre au point des médicaments qui permettraient à ses utilisateurs de remplacer les bienfaits du sport. Précisions sur ces avancées médicales.

Les progrès de la science pour remplacer le sport ?

Au total ce sont 8 études qui sont actuellement en cours tout autour de la planète. L’objectif : réussir à mettre au point un médicament qui permettrait de remplacer les bienfaits du sport.

Les molécules à l’étude en sont toujours au stade de l’essai sur les animaux, mais les données progressent. Ces avancées sont notamment dues à une récente découverte réalisée par des chercheurs de Sydney et Copenhague dont les résultats sont parus dans le journal « Cell metabolism ».

Cette recherche a permis d’élaborer une sorte de carte générale des bienfaits de l’activité sportive sur notre organisme. Si nous savions tous que le sport est bon pour la santé, jusqu’à présent la complexité du processus était encore plutôt obscure. Grâce à ce schéma global, les chercheurs ont ainsi pu identifier un grand nombre de réactions moléculaires (plus de 1000) se produisant sur plus de 500 protéines lors d’un effort physique.

Il aura fallu trois ans aux chercheurs pour élaborer cette « carte ». Elle a été possible grâce à une biopsie (prélèvement musculaire) réalisée sur 4 hommes « normaux » (sans entrainement particulier) avant et après 10 minutes intensive de vélo. Les deux prélèvements ont ensuite été comparés.

Quel intérêt pour une telle pilule ?

L’exercice physique est l’une des meilleures thérapies pour lutter contre les problèmes cardiovasculaires, le diabète de type 2, ou encore certains troubles neurologiques et respiratoires. Le problème c’est que certaines personnes ne sont plus en mesure de pratiquer une activité sportive de manière adéquate et bénéfique.

C’est par exemple le cas des personnes obèses, des personnes âgées ou celles souffrant de mobilité réduite, victimes d’une amputation, d’un accident qui a affecté leur colonne vertébrale, etc. Si un tel médicament était donc mis au point, il permettrait par exemple de maintenir en bon état de santé les muscles squelettiques qui sont les premiers à subir les conséquences de l’inactivité physique.

Ces applications peuvent donc être très intéressantes d’un point de vue thérapeutiques mais elles ne pourront pas remplacer l’exercice en soit. Le sport a effectivement une action beaucoup plus large qu’un simple renforcement musculaire : l’activité physique améliore les fonctions cognitives, la sensation de bien-être, l’estime de soi, la densité osseuse, etc.

Dans tous les cas, si cette pilule miracle existe un jour, ce n’est pas pour tout de suite. Reste encore à savoir comment elle sera ensuite réellement utilisée : pour ne plus faire de sport, pour se doper chez les sportifs.