(anthologie permanente) Hélène Cixous

Par Florence Trocmé

Hélène Cixous a publié en septembre, Abstracts et brèves chroniques du temps, II, Corollaire d’un vœu.  
 
Pendant toute la durée de sa mourance, maman a été flamboyante de vie, du 13.1.2013 au 1.7.2013 elle se meurt avec une vigueur sans équivalent. Chaque minute est l’affirmation d’une vitalité inentamée par la mort. Finalement elle n’est pas morte. À la fin elle avait dépensé à vivre tous ses souffles jusqu’au dernier. C’est seulement maintenant, elle partie, que je crains de ne pas suffire à la garder en moi dans l’éclat de sa dignité. Mes forces mentales me faillent. Combien de temps pourrai-je la maintenir dans sa gloire ?
 
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On demande à la personne de témoigner de l’accident d’avion vingt morts dans lequel elle a disparu, si elle a su que l’explosion allait se jeter sur elle dans la minute ou dans la seconde qui suit, si Ce motchose Mort ou Fini s’est présenté et sous quel aspect si elle a eu une dernière image de pensée et laquelle à qui et tout de suite après encore une pensée ou pas, si elle était encore elle après l’explosion, si elle a vu la réalité après la mort, quand ?  
Ici Stendhal me donne la permission de passer sans un seul mot entier par-dessus un espace de plusieurs mois valant des années. Aussi user d’abréviations. La littérature ayant le souffle coupé.  
(Si pas Sten. alors Shakes.)  
 
 
Hélène Cixous, Abstracts et brèves chroniques du temps, II, Corollaire d’un vœu,. accompagné de cinq dessins à la pierre noire d’Adel Abdessemed, Galilée, 2015, pp. 28 et 119.