Essai BMW X5 xDrive40e: fin du système D ?

Publié le 18 novembre 2015 par Jcetter


La version hybride rechargeable du X5 débarque !

En matière de motorisations alternatives, BMW joue sur deux tableaux: la gamme i avec des autos ultra-optimisées comme l' i3 et l'i8, et des hybrides légères ou rechargeables dérivées des modèles conventionnels. Sur ce second tableau, BMW suit la même stratégie que Porsche, Volvo ou Audi en hybridisant son SUV full size, le X5. On peut voir dans cette stratégie à double pillier un paradoxe ou une forme ultime de pragmatisme: un portefeuille garni complémentairement de produits de pointe qui explorent de nouvelles niches, et des déclinaisons plus pragmatiques d'autre part qui bénéficient des avancées technologiques validées en faible volume par les pionnières de la gamme i. Mais pourquoi un SUV ? Parce que les SUVs pèsent lourd dans les valeurs de flotte, que ce soit pour les émissions de CO2 dans les pays européens ou les cibles de consommation CAFE aux Etats-Unis, et les protocoles de mesure sont disproportionnellement favorables à des hybrides avec une autonomie électrique de quelques dizaines de kilomètres.

Le pack du X5 est suffisant pour revendiquer une autonomie NEDC de 31km, une consommation mixte de 3.4 L/100km et des émissions de CO2 de 78g/km. Des valeurs bien naturellement biaisées par la nature du protocole de test imposé par l'Union Européenne.

Sous le capot avant, perdu au fond de l'énorme compartiment moteur, le 4 cylindres 2 litres à turbocompresseur twinscroll développe 350 Nm dès 1250 t/min et 245 chevaux à partir de 5000 t/min. Un moteur électrique de 250 Nm et 113 chevaux est intégré entre le moteur et la boîte steptronic à 8 rapports, en amont du boîtier de transfert xDrive. Le X5 xDrive40e n'adopte donc pas une transmission intégrale électrique telle qu'adopté par Volvo ou encore Lexus, mais reste un vrai 4×4 avec répartition du couple entre les deux trains.

Motoriser un gros bébé de plus 2300 kg avec un 4 cylindres turbo de 2 litres tient-il de la gageure ? La question est centrale mais, en ce début d'essai, je repousse le verdict par la sélection du mode MAX eDRIVE. Celui-ci force la propulsion électrique jusqu'à exhaustion des cellules Lithium Ion et me permet de découvrir ce X5 dans le silence serein de la mobilité hydro-nucléaire. L'exercice, répété à plusieurs reprises pendant l'essai, place l'autonomie électrique réelle à environ 20 km, avec un pied droit raisonnablement léger. C'est peu dans l'absolu, mais suffisant pour goûter à la sérénité que procure cette motorisation. Silence, absence de vibrations, un mélange de douceur et d'immédiateté dans la réponse à l'accélérateur. La boîte automatique égraine les rapports en douceur alors que la vitesse augmente linéairement. Sur autoroute, le silence de fonctionnement reste saisissant, mettant en exergue l'excellente isolation phonique du X5 et le faible bruit de roulement, malgré la monte de pneus d'hiver. Câlé à 120 km/h, la transition au mode thermique est saisissante par sa discrétion: l'aiguille du compte-tours saute de 0 à 1900 t/min, mais le niveau sonore ne change pas d'un iota. Le regard fixé sur la route, on pourrait ne pas remarquer qu'on est de retour dans le monde de la dépendance aux hydrocarbures.