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Près de 30 ans après le début de son engagement politique et 15 ans placée en résidence surveillée, la "dame de Rangoun" a gagné son combat. L'accès au pouvoir de la Ligue Nationale pour la Démocratie marque un tournant historique pour la Birmanie, qui devrait entrer dans le club des démocraties. Depuis plus de 50 ans, le pays était gouverné par des juntes militaires. Le parti, créé en 1988, avait déjà gagné les élections législatives de 1990 mais le résultat n'avait pas respecté par le pouvoir en place.
Le président birman, Thein Sein, ne compte cette fois pas s'y opposer. Mardi, Barack Obama l'a félicitée d'avoir organisé des "élections libres". Cependant, cette victoire est partielle car Aung San Suu Kyi devra composer avec les héritiers de la junte militaire qui conservent de droit 25% des sièges du parlement, ainsi que le droit de nommer certains hauts dirigeants comme le ministre de la Défense et de l’Intérieur. De plus, elle ne pourra être nommée présidente car la loi birmane stipule que le président ne peut avoir des enfants étrangers comme c'est le cas d'Aung San Suu Kyi. Celle-ci compte tout de même faire partie du pouvoir exécutif. Elle a déclaré qu'elle serait "au-dessus du président", sans doute en utilisant une doublure.
Elle sera face à de nombreux défis dans un pays gangrené par la corruption, dans lequel un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et qui doit lutter contre des guérillas ethniques.