Le fil rouge de Paola Barbato

Par Karine Simon @karine59630

Le 17 novembre 2015

Synopsis :

Que fait un homme quand il se retrouve face à l’assassin de son enfant?

Antonio Lavezzi mène une existence solitaire et monotone depuis le jour où Michela, sa fille de treize ans, a été sauvagement assassinée. Sa femme l’a quitté, et le meurtrier n’a jamais été arrêté. Antonio travaille dans le bâtiment avec un ami d’enfance. Ce dernier lui présente inlassablement de petites amies potentielles qui ne l’intéressent pas. Lorsqu’un corps est découvert sur le chantier dont il est responsable, des éléments troublants amènent Antonio à penser que cette affaire et son histoire personnelle sont liées. Contacté par un homme mystérieux, baptisé l’Assassin, qui lui ordonne d’exécuter des criminels ayant échappé à la justice, Antonio décide d’obéir et va s’extraire peu à peu de sa torpeur et de son silence. L’Assassin semble savoir qui a tué Michela, et Antonio, pris dans une spirale meurtrière, est plus que déterminé à venger sa fille.
Paola Barbato impose une fois de plus sa vision et son style uniques : le schéma de vengeance privée à l’œuvre est savamment imaginé et décrit. Le Fil rouge, c’est à la fois un Crime de l’Orient-Express moderne et un Dexter à l’italienne.

356 pages

Mon avis :

 J’ai découvert l’écriture de Paola Barbato, avec la publication de son premier roman en France, l’année dernière, A mains nues, chez les Editions Denoël, thriller sombre pour lequel j’avais eu un énorme coup de cœur. Cette année, son second roman publié en France, Le fil rouge, sort toujours chez Denoël, je ne pouvais pas passer à côté !

La vie d’Antonio Lavezzi a basculé dans l’horreur, quand sa fille de treize ans a été sauvagement assassinée. Sa vie s’en est retrouvée brisée, tout comme son mariage. Depuis, il vit seul, pour son boulot. En fait, il vit par procuration, comme si il y était obligé. Puis un jour, un cadavre est retrouvé sur le chantier qu’il dirige. Il y a également un message étrange chez lui, que seul il peut voir. Il comprend alors que ce cadavre a été laissé là pour lui. Ça n’est que le début.

Antonio bascule alors dans un monde de vengeance. En fait, il va assister un meurtrier, pour la bonne cause, où du moins c’est ce qu’il pense au début, puisque ce meurtrier supprime des assassins sanguinaires, des pédophiles… Très vite, Antonio ne se contente pas d’agir sans réfléchir, il ne peut pas. Qui est l’homme qui le contacte à chaque fois de manière anonyme ? Peut-on faire justice soi-même à la façon de Dexter ?

Antonio commence à mener l’enquête, car il n’est pas seul à épauler l’assassin. Et au fur et à mesure que la liste des victimes s’allongent, il découvre alors que ses complices parfois sont exaucés en se retrouvant face à la personne qui a détruit leur vie. Antonio se demande alors comment il réagira face à celui qui a détruit la sienne, et surtout quand viendra son tour ?

Dans ce roman, au début, le rythme est assez lent, on se méfie, un peu comme Antonio, puis une fois l’intrigue mise en place, tout s’accélère. J’ai aimé le côté psychologique de l’intrigue, car on se pose de nombreuses questions, sur le bien et le mal, tout comme Antonio. Ne perd pas t-on son humanité, en agissant comme un meurtrier ? La vengeance emporte parfois tout.

L’écriture de Paola Barbato est tout simplement géniale, j’adore toujours autant. Ce roman confirme le talent de cet auteur que je vais continuer à suivre.

Et puis il y a la fin que j’ai trouvé tout simplement parfaite. Elle se pose à la façon d’une morale. J’ai aimé cette façon de faire.

En bref, un second roman qui confirme un grand talent. Si j’ai préféré le premier car il y avait beaucoup plus d’actions, celui-ci n’en demeure pas moins excellent, il possède un côté plus réfléchi et une intrigue plus psychologique.

A découvrir aux Editions Denoël que je remercie pour leur confiance, depuis novembre 2015.