Une émotion inonde la raison lorsque l’on écoute ELEOR : la sensation de baigner dans une intimité. « Avant que la vie ne se défile », comme une audace au temps, l’auteur-compositeur-interprète abreuvé par sa voix sensuelle si particulière nous propose de le rejoindre. Appel de tendresse. Pour le chanteur, la musique est un baume contre le durcissement actuel. Dominique A revendique de la douceur, une énergie fébrile plutôt que virile.
« Quand de tout vous serez lassés
Juste un canal à traverser
Rejoignez-moi
Avant que la vie ne se défile
Avant de gagner l’autre bord
Rejoignez-moi »
« Eléor »
« Eléor », morceau-titre, imprègne le narrateur comme l’auditeur d’une marge d’interprétation abondante : chimère d’île imaginaire. Une rêverie est entamée: délire partagé, délire que l’on s’approprie au gré des écoutes.
« Ont-ils vu seulement
Que la brume se lève
Alors qu'ils vont tous deux
L'un à l'autre collés
L'un à l'autre accrochés
Comme on s'accroche aux rêves
Dont on sait en dormant qu'il va nous échapper »
« Cap Farvel »
L’album navigue entre l’idée obsessionnelle de l’Amour (« Nouvelle Vague », « Celle qui ne me quittera jamais ») et des décors (« Central Otago », « Cap Farvel », « le Canada », « Semana Santa » qui évoque l’Espagne) qui laissent belle place aux sentiments.
« Il y'a des rêves qui ne meurent pas
Qu'on vous repasse
Qui vous restent sur les bras
Qui vous dépassent
Il y'a des rêves qu'on ne refuse pas »
« Par le Canada »
Les textes de Dominique A font poindre une envie farouche d’aimer les mots du bout des yeux, de soupirer les maux du bout des lèvres, de caresser les émaux du bout des doigts. Emoi de l’écume.