© Philippe Charles – Flickr
Nous nous sommes rendus hier soir au Théâtre des Champs-Élysées pour ce qui devait être une soirée récital du violoniste Nemanja Radulovic accompagné par la pianiste Susan Manoff. Dans le contexte actuel, les musiciens avaient décidé de maintenir le concert et d’inviter sur scène en deuxième partie des artistes amis. Un concert placé sous le signe du rassemblement. Aussi, nous ne ferons ici qu’un rapide compte-rendu de la soirée sans trop rentrer dans le détail, en restant focalisés sur le ressenti et l’émotion.
Michel Franck, directeur du théâtre, ouvre la soirée avec un rapide discours, humble, simple, émouvant et laisse la place aux deux musiciens qui déposent une bougie sur le plateau.
Sur la première partie on retiendra une grande émotion, des visages graves. Nous avons vécu la Chaconne de Bach comme une claque, une prouesse de la part de Nemanja Radulovic avec une profondeur toute particulière. Dans la sonate de Mozart, Susan Manoff et Nemanja Radulovic proposent une interprétation enlevée, vivante sans trop en faire, en restant juste. Avec les pièces courtes de Tchaïkovski et Fauré, on profite de deux instants de grâce, presque en bonus. Il n’y a rien à redire, le duo Radulovic/Manoff fonctionne vraiment très bien.
En deuxième partie, place aux amis, au réchauffement des âmes. Les pièces s’enchaînent, les invités aussi. On retiendra un très beau moment avec les extraits de Cinq Pièces pour deux violon et piano de Chostakovitch par Patrice Fontanarosa, Nemanja Radulovic et Laure Favre Kahn. Avec Tzigane de Ravel, Nemanja Radulovic prouve encore une fois si c’était nécessaire, qu’il est un grand, un très grand violoniste avec en plus du talent, le sourire, la fougue et le sens du partage. Cerise sur le gâteau, l’arrivée sur scène au dernier moment et directement depuis la gare de Véronique Gens pour deux airs de Reynaldo Hahn avant le retour sur le plateau de tous les artistes de la soirée (nous n’avons pas parlé de Marielle Nordmann, Henri Demarquette et Yvan Cassar) pour une interprétation de Somewhere over the rainbow.
L’envie d’être ensemble, de se rassembler autour de la musique, voilà l’engagement pris hier par Nemanja Radulovic et Susan Manoff. La salle se lève pour applaudir. Une chaleur humaine dont nous avions bien besoin.