L’activité cérébrale est basée à la fois sur des actions excitatrices et inhibitrices réglementées par des neurotransmetteurs. L’acide glutamique, pour l’excitation et le GABA pour l’inhibition. Cependant, dans de nombreuses pathologies comme l’épilepsie ou les traumatismes cérébraux, le GABA ne joue plus ou change de rôle. Cette recherche poursuit la piste des thérapies qui pourraient réguler son action et contribuer ainsi à traiter différentes maladies neurologiques, dont l’épilepsie, notamment chez le petit enfant.
Si le GABA, est le principal neurotransmetteur inhibiteur du cerveau adulte, il est excitateur aux stades précoces du développement et donc dans le cerveau de l’enfant. Les chercheurs de l’Université de Kazan (Moscou) et d’Aix-Marseille ont mené leur recherche sur la souris nouveau-nées au cerveau tout à fait similaire à celui d’un fœtus humain en seconde partie de grossesse. Les chercheurs voulaient préciser ses effets sur les neurones immatures du bébé. Ils montrent que les actions du GABA dépendent de façon critique de la maturation du réseau de neurones.
Le GABA du rôle excitateur au rôle inhibiteur : » En gros « , expliquent les auteurs, notre cerveau semble vivre 2 états, le repos et l’activité et passe de l’un à l’autre en suivant un certain rythme : par exemple pendant le sommeil profond un cerveau peut changer d’état à plusieurs reprises en l’espace d’une seconde. Les chercheurs montrent sur la jeune souris que le GABA joue un rôle excitateur dans un état de repos et un rôle inhibiteur dans un état d’activité. Ces passages successifs d’une fonction excitatrice à inhibitrice dans un cerveau adulte seraient associés à de nombreuses pathologies, comme l’épilepsie ou les traumatismes du cerveau. Ces changements aux premiers stades du développement du cerveau impactent chez l’adulte, le fonctionnement des réseaux neuronaux, et constituent la base des décharges épileptiques. Ainsi, perdre l’action inhibitrice et gagner encore sur l’action excitatrice de GABA pourrait être l’une des causes de la maladie.
Des tests de médicaments, en particulier de diurétiques sont en cours sur l’animal afin de pouvoir préalablement valider leur innocuité. L’application éventuelle serait leur place dans le traitement des dysfonctionnements du cerveau, tels que l’épilepsie. Les diurétiques ont déjà démontré chez l’animal une activité antiépileptique positive, car ils normalisent les performances du GABA et permettent d’éviter l’excitation pathologique. Une étude de l’Inserm a également montré que le diurétique, associé à l’un des deux traitements standards de l’épilepsie chez le nourrisson, le phénobarbital, réduit la sévérité des crises surtout quand il est donné à des phases précoces. Dans le même temps, des tentatives d’utiliser des diurétiques dans le traitement de l’épilepsie chez les nourrissons ont conduit à des effets indésirables sévères, comme la déficience auditive. Des effets donc à ajuster en prenant en compte le développement du système neuronal en cours…
Source: The Journal of Neuroscience 16 September 2015 doi: 10.1523/JNEUROSCI.1922-15.2015 Dynamic Changes from Depolarizing to Hyperpolarizing GABAergic Actions during Giant Depolarizing Potentials in the Neonatal Rat Hippocampus et Communiqué Kazan Federal University 16 November 2015
New Results of Treating Epilepsy and Brain Traumas (Visuel@Inna Basyrova)
Plus de 50 études surl’Epilepsie
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