L’étude de de l’USC Davis vient confirmer, en fait, les conclusions d’une étude précédente, publiée en 2012 dans la revue Nature, qui montrait que des variants du gène ApoE, associés avec un risque élevé de maladie d’Alzheimer, induisaient l’attaque de vaisseaux sanguins qui alimentent le cerveau , et cela, indépendamment de la protéine bêta-amyloïde qui, elle-aussi entraîne sa propre détérioration des vaisseaux sanguins. Cette nouvelle étude précise que la variante incriminée du gène ApoE, a néanmoins des effets différents sur les hommes et les femmes, diagnostiqués avec un trouble cognitif léger ou la maladie d’Alzheimer.
La recherche souligne à nouveau l’importance de l’ApoE4 (apolipoprotéine E 4) dans la maladie d’Alzheimer, mais révèle en plus ce risque de micro-saignements (microbleeds) chez certains hommes, dans le tissu cérébral qui vont, à terme, également contribuer à la perte de mémoire. La seconde observation est a différence d’effets du variant ApoE4 chez les hommes et chez les femmes, cette observation contribue aussi à rappeler les différences fondées sur le sexe dans la maladie d’Alzheimer : d’une part, parce que les femmes vivent plus longtemps que les hommes, et, d’autre part, parce que la maladie les affecte différemment.
ApoE4 fait saigner le cerveau des hommes : Les chercheurs ont examinés les scans du cerveau de 658 sujets âgés de 48 à 91 ans, dont 402 à déficience cognitive légère, 90 diagnostiqués de la maladie d’Alzheimer à un stade précoce et 166 à capacité cognitive normale. Des collègues de l’Institut Karolinska (Suède) ont également analysé les scans de 448 autres sujets, âgés de 36 à 88 ans, dont 152 avec déficience cognitive légère, 152 avec maladie d’Alzheimer et 144 à capacité cognitive normale. Cette double analyse constate que les hommes porteurs d’ApoE4, atteints de déficience cognitive légère ou de maladie d’Alzheimer ont un risque double de micro-saignements dans le cerveau vs les femmes avec diagnostics similaires.
ApoE4 un facteur aggravant différemment pour les hommes et pour les femmes : L’auteur principal, le Dr Caleb Finch, professeur à l’École de gérontologie de l’USC Davis décrit ce constat comme particulièrement surprenant alors que de précédentes recherches ont suggéré la maladie, beaucoup plus pénible pour les femmes. De plus, les femmes avec ApoE4 ont un risque 2 fois plus élevé que les hommes d’être diagnostiquées avec la maladie. Enfin, les femmes accusent une perte de mémoire bien pire que les hommes pour une accumulation similaire de plaques et d’écheveaux de protéines dans le cerveau.
ApoE, une limite à l’étude de la maladie sur l’animal : L’étude menée sur la souris et chez l’Homme met aussi en exergue des spécificités de la forme humaine de la maladie, en particulier parce que les animaux ne possèdent de multiples variantes du gène ApoE et des protéines lipidiques codées : les humains présentent 3 variantes, dont ApoE4, le gène de risque le plus commun d’Alzheimer alors que les chimpanzés, ne présentent qu’un seul type de gène ApoE.
Enfin, sur le risque de micro-saignements, les auteurs ajoutent qu’ils différent d’un AVC dans leur sévérité et leur impact, mais, qu’à long terme, leur effet cumulatif doit être pris en compte ; des implications donc, pour la prise en charge de ce groupe de patients.
Source: Neurobiology of Aging October 16, 2015 DOI: 10.1016/j.neurobiolaging.2015.10.010 The APOE4 allele shows opposite sex bias in microbleeds and Alzheimer’s Disease of humans and mice
Accéder aux dernières actualités sur la Maladie d’Alzheimer
Accéder au Dossier sur la Maladie d’Alzheimer, pour y accéder, vous devez être inscrit et vous identifier