Les lymphangiomes kystiques sont des tumeurs rares, de pathogénie peu précise et de localisations variables. Ce sont des dysembryopathies du système lymphoganglionnaire, responsables d’un syndrome tumoral par prolifération angio-lymphatique plus ou moins exubérante, mais histologiquement bénigne. La localisation isolée axillaire des lymphangiomes kystiques chez l’adulte est rare. Nous rapportons un cas (qui nous semble rare et original) de lymphangiome kystique axillaire associant des signes de compression du nerf ulnaire.
L’observation est celle d’un homme de 51 ans, sans antécédent particulier, qui consulte pour une masse axillaire gauche (Fig. 1). Cette masse serait apparue 2 ans plus tôt, de petite taille au départ, elle aurait augmenté progressivement pour atteindre celle d’une orange occupant la totalité du creux axillaire. Elle est indolore et rénitente. Le patient a signalé des paresthésies au niveau du territoire du nerf ulnaire au niveau de la main sans
signes déficitaires. Il n’existe pas de troubles vasculaires. L’échographie a montré la présence d’une volumineuse tumeur d’allure kystique occupant la totalité du creux axillaire de 9 cm de grand axe (Fig. 2).
L’IRM a conclut en faveur d’une formation kystique de 9cm/6cm sans envahissement des structures adjacentes comprimant les structures nerveuses du canal huméral (Fig. 3).
A l’intervention chirurgicale, qui a consisté en une exérèse totale de la tumeur, on découvre une masse kystique à contenu hématique comprimant l’axe vasculo-nerveux axillaire (Fig. 4).
L’examen anatomopathologique confirme le diagnostic de lymphangiome kystique. Au dernier recul à 23 mois postopératoires, le patient a retrouvé une fonction normale du membre supérieur gauche sans douleurs, la mobilité de l’épaule gauche était inchangée. Cette exérèse a permis la disparition des troubles neurologiques préopératoires, rappelons-le et le patienta repris normalement ses activités professionnelles, sans signes de récidive de la tumeur (Fig. 5).