Bien sűr ŕ Toulouse, on a suivi, comme partout en France, les tragiques évčnements de Paris.
Vendredi soir, alors que les festivaliers se retrouvaient pour un cocktail d'inauguration, ceux-ci ont appris les fusillades multiples de la capitale en rentrant chez eux. Une cellule de crise s'est tenue aussitôt le samedi matin. Le Préfet a indiqué que l'état d'urgence décrété par l'Elysée pouvait ętre susceptible d'interprétation dans les provinces. Autour de Catherine Gay, la présidente et fondatrice du festival, les principaux acteurs de l'évčnement sont rapidement tombés d'accord pour dire que la soirée du samedi aurait bien lieu.
Quelques 500 personnes se sont donc retrouvées le samedi soir dans la salle de projection i-max dans les locaux de la Cité de l'Espace.
On y trouve notamment une réplique grandeur nature d'une fusée Ariane 5 et des satellites ŕ foison. C'est un endroit de ręve, notamment ŕ destination des élčves et le Président de la Cité a trouvé les mots justes pour justifier le pourquoi du show must go on. Celui-ci a déclaré qu'il n'y avait aucune raison d'annuler l'évčnement compte tenu du fait que la Cité de l'Espace est un "organisme de culture et de diffusion d'un savoir technologique et scientifique". On a bien compris alors qu'ŕ l'inverse il s'agissait de combattre les fous de Dieu qui ne croient qu'en la force des kalachnikovs.
Ainsi ne disparaissait pas sous la pression d'évčnements tragiques les deux acquis de ce 6° "festival des étoiles et des ailes", ŕ savoir d'abord le formidable nouveau secteur que constituent les drones. Rendez-vous compte, ces nouveaux arrivants dans le secteur aéronautique vont générer 20 milliards de chiffre d'affaires d'ici 2020, c'est-ŕ-dire demain!
Une révolution possible grâce au formidable essor du secteur des portables et autres smartphones qui a su inventer des pičces produites indispensables et trčs bon marché qui permettent le fonctionnement des drones. Les participants ŕ la table ronde ont affirmé qu'il ne fallait pas s'attendre pour demain ŕ des livraisons de colis par drones. Ce sera un problčme de circulation aérienne. En revanche, ce que l'on sait déjŕ, c'est qu'ŕ Toulouse, des poches de sang sont transportées par drones entre les deux hôpitaux Purpan et Rangueil!
L'autre moment fort de ce festival a été sans conteste la remise du prix du public ŕ Dorine Bourneton paralysée des jambes ŕ la suite d'un accident d'avion, et qui est devenue au printemps dernier la premičre femme pilote de voltige handicapée.
Le film retrace l'entraînement de la jeune femme, et il est véritablement passionnant. Ajouter ŕ cela la présence d'une centaine d'auteurs ayant écrit sur l'aéronautique et le spatial qui ont dédicacé leurs ouvrages pendant les 2 jours du festival. Également une nuit des films aéronautiques et spatiaux ŕ laquelle ont assisté quelques 800 spectateurs qui ont eu l'occasion de revoir "Les ailes du courage"de Jean-Jacques Anaud, "Gravity" d'Alfonso Cuarol, ou encore "Baďkonour" avec les débuts d'une certaine Marie de Villepin. Il s'agissait bien lŕ, comme l'ont remarqué les organisateurs, de valoriser par l'image ces écrits, ces échanges au plus haut niveau, cette industrie aérospatiale qui fait de Toulouse une ville pas comme les autres. Il s'agissait en tout cas de diffuser la culture scientifique et technique comme l'ont souligné les organisateurs. Qu'ils en soient sincčrement remerciés.
Gérard Jouany - AeroMorning