Est-ce que lorsque quelque chose » cloche » dans notre santé, un sentiment diffus nous alerte ? Ou est-ce que notre propre évaluation de notre santé et donc notre mental vient influencer notre immunité et notre état de santé ? Probablement un peu des deux, révèle cette étude de l’Université Carnegie Mellon. Ses conclusions, présentées dans la revue Psychomatic Medicine montrent en effet une forte association entre l’évaluation de chacun de sa propre santé et sa vulnérabilité à l’infection (ici au » rhume « ).
Bref, à condition de » s’écouter « , unpeu, nous pourrions avoir un premier petit diagnostic de notre santé, suggèrent ces psychologues allant jusqu’à démontrer, même, la précision avec laquelle l’auto-notation de sa santé prédit avec précision la sensibilité au rhume, ici chez 360 adultes en bonne santé âgés de 18-55 ans. Ces participants ont ensuite été exposés à un virus provoquant le rhume puis suivis durant 5 jours pour voir s’ils développaient la maladie. Environ un tiers d’entre eux a développé un rhume. L’analyse montre que,
· les participants qui jugent leur santé très bonne, bonne ou passable sont plus de 2 fois plus susceptibles de développer un rhume que ceux qui jugent leur santé excellente.
· une mauvaise évaluation de sa santé prédit des problèmes de santé à venir, en particulier chez les personnes âgées chez qui ce sentiment peut annoncer un risque accru de décès.
· cette association autoévaluation/ résultats de santé demeure significative même après prise en compte des indicateurs objectifs tels que les mesures standard lors des examens physiques, figurant dans les dossiers médicaux ou d’hospitalisation.
Quelles explications ? Plusieurs sont suggérées par les auteurs :
Les personnes s’estiment généralement en bonne santé lorsqu’elles ont opté pour un mode de vie sain (pratique de l’exercice, absence de tabagisme, alimentation équilibrée etc…),
Ce sentiment d’être en bonne santé est également associé à un bien-être émotionnel et social élevé.
Bref, le serpent se mord la queue, préserver sa santé par un mode de vie sain, apporte du bien-être, et donc un sentiment de bonne santé physique.
Enfin, notre système immunitaire pourrait être à l’origine de signaux provoquant des sentiments, des émotions voire des symptômes diffus de dysfonctionnement que nous sommes capables d’interpréter, même inconsciemment.
Le patient est son premier médecin : » Il y a certains signes de notre corps que nous sommes seuls à pouvoir percevoir et qui ne sont pas facilement détectables par le médecin », conclut l’auteur principal, le Dr Cohen. Ces données suggèrent que cette auto-évaluation peut bien refléter la façon dont le système immunitaire réagit à des agents infectieux.
Source: Psychosomatic Medicine November/December 2015 doi:10.1097/PSY.0000000000000232 Self-Rated Health in Healthy Adults and Susceptibility to the Common Cold