Mon Papa bien aimé était un architecte de grand talent. Il a montré son attachement à la Guadeloupe en y laissant une oeuvre belle et cohérente, élaborée jusque dans les détails architectoniques : claustras, garde-corps, carrelages, vitraux…
Isabelle Peltzer, née Tur
Le 12 septembre 1928, la Guadeloupe est frappée par un cyclone resté tristement célèbre. Le pays est dévasté, le patrimoine immobilier tant domestique qu’officiel est à reconstituer, d’autant qu’en 1935 doit être célébré le tricentenaire du rattachement de la Guadeloupe à la France : le pays doit « offrir un autre visage ».
Le cadre bâti de cette époque est mixte. Les matériaux le plus souvent utilisés et dont les techniques sont connues sont le bois et la pierre. Les catastrophes naturelles, tremblements de terre ou cyclones, faisant pencher les habitudes constructives tantôt vers un système ou l’autre.
C’est une Guadeloupe dévastée par le cyclone de 1928 qui accueille l’architecte Ali Tur (1889-1977) en 1929.
Pendant huit ans, il va marier le style Art déco et le béton armé pour y élever une centaine de bâtiments gouvernementaux et communaux. Avec ses plans fonctionnels, ses façades
subtilement proportionnées, mais aussi une profusion d’escaliers, de grilles en fer forgé, de claustras, de vitraux et de carrelages magnifiquement agencés, il fait de la Guadeloupe un véritable « laboratoire de la modernité ». Il a les mêmes envolées pour toutes ses réalisations, de Marie-Galante à Basse-Terre.
Cet ouvrage, richement illustré, fruit d’un grand travail d’inventaire, analyse l’acte de bâtir d’un architecte à travers sa formation, sa vie, son époque.
Michèle Robin-Clerc est architecte DPLG et titulaire d’un doctorat en urbanisme obtenu en 2006 à Paris IV, La Sorbonne. Spécialisée dans le domaine des risques majeurs, elle s’intéresse très tôt au domaine technique, puis historique de l’acte de bâtir, privilégiant toujours une approche pluridisciplinaire. Elle a pu ainsi réaliser pour la Région Guadeloupe l’inventaire général du patrimoine culturel de l’œuvre d’Ali Tur et aujourd’hui cet ouvrage, au terme de quatre ans de recherches. Guadeloupéenne, elle s’attache à mettre en valeur son environnement et ses richesses.