Revue de presse pas pressée du 12 au 14 novembre 2015

Publié le 16 novembre 2015 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! En Grèce, une grève générale paralyse le pays suite aux nouvelles mesures de rigueur imposées par Bruxelles. Hausse d’impôts, baisse des retraites, on connait la chanson. 30.000 personnes environ ont manifesté, à Athènes et Thessalonique, à l’occasion de la "visite d'inspection à Athènes de représentants des créanciers du pays, Commission européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international et Fonds européen de stabilité financière" indique L’Express. L’ironie veut que Syriza, le parti du Premier ministre au pouvoir, ait "même appelé à suivre le mouvement et à manifester massivement, c’est un comble alors que des dizaines de milliers de personnes risquent de se retrouver à la rue” rapporte Courrier International en citant le quotidien grec O Logos. C’est comme si Manuel Valls nous invitait à faire une grève générale contre les réformes en cours. A cette différence près que les mesures d’austérité appliquées en Grèce sont dictées par l’Europe.

Pendant ce temps-là, un peu plus loin, à Malte, se réunissent les dirigeants européens et africains en un sommet ayant pour enjeu l’immigration de masse. "L’objectif des Européens: éviter d'apparaître comme une "forteresse" aux yeux d’Africains avec lesquels ils vont signer un plan d'action censé endiguer l'afflux de migrants" explique Jeune Afrique. RFI précise de son côté "les Européens cherchent à obtenir des pays africains qu’ils reprennent plus facilement leurs ressortissants déboutés du droit d’asile. La réadmission est un sujet délicat. Il faut avoir à l’esprit que ces personnes ont bravé la mort, traversé des déserts et la Méditerranée, a insisté le président sénégalais". Finalement, 1,8 milliard d’euros ont été débloqué pour pour "financer des projets concrets en Afrique, tenter d'améliorer le quotidien des gens là-bas pour les dissuader de partir", explique Valéry Lerouge, envoyé spécial de France 2.

Les médecins français en grève, 3000 policiers déployés aux frontières en prévision de la COP 21, l’augmentation des agressions envers les femmes dans la rue, mais aussi l’annonce par Bernard Cazeneuve d’un nouveau plan pour lutter contre le trafic d’armes, on retiendra sans doute peu de choses de l’actualité de ce 13 novembre.
Si ce n’est peut-être cet article du Monde, quasi prémonitoire, faisant état "d’un sentiment d’insécurité bloqué à un niveau élevé et une explosion de la peur du terrorisme", à l’occasion d’un papier sur les chiffres de la délinquance. Car dès 21h, la France bascule dans le cauchemar, avec des attaques terroristes simultanées à Paris, visant des civils. Des cafés, la salle de spectacles du Bataclan, le Stade de France, deviennent le théâtre d’un bain de sang. Dans la nuit, le bilan est de 130 morts et une centaine de blessés graves. Tous les médias en ligne, la radio, les télés, sont sur le vif. François Hollande déclare l’état d’urgence dans la nuit. L’Express parle d’un "carnage", France Inter évoque "les attentats les plus meurtriers de notre histoire". Jamais il n’y aura eu aussi peu de publications sur Facebook en France qu’en ce samedi 14 novembre: le pays semble hébété, en état de choc. C’est la première fois depuis la guerre d’Algérie que l’état d’urgence est décrété sur l’ensemble de la métropole. Sud-Ouest en fait sa Une avec un laconique "État d’urgence. La guerre en plein Paris" titre Le Figaro repris par l’Est Républicain, tandis que Libération évoque des "Carnages à Paris" et que L’Équipe dénonce en grosses lettres sur fond noir "L’horreur". La presse internationale se montre à l’unisson: The Sun titre "Massacre in Paris", en Espagne El Periodico s’émeut d’un "Terror en Paris", le terme terreur étant utilisé par de nombreux quotidiens dans le monde entier. Désolation, consternation, déclarations s’entremêlent, tandis que chacun essaye de mesurer l’ampleur de la déflagration. Peur des amalgames et condamnations du gouvernement se confrontent sur les réseaux sociaux. Daech revendique les attentats dans un communiqué, en précisant qu’il ne s’agit que d’un "avertissement" avant la véritable "tempête". Trois jours de deuil national sont décrétés. Ainsi que l’indique Le Monde, il s’agit pour l’ensemble du pays du "jour d’après".