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Il était temps

Publié le 13 mai 2008 par Journalvernois

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Dimanche 27 avril et lundi 28 déluge d’eau,avec les désagréments qui en découlent. Apparemment, c’était les dernières grosses pluies et le mois de mai est arrivé en sauveur avec son soleil et ses températures en hausse. Il était temps, je commençais à désespérer. Et dire que ce n’est plus qu’un mauvais souvenir mais qui va sûrement laisser des traces.
Avec ces sols détrempés et cette chaleur presque estivale, la végétation a littéralement explosé. Cela a bien accéléré le ressuyage. Les prés se sont bien garnis d’herbe. Les haies, les arbres, les fleurs ont rattrapé leur retard. C’est ce qui donne au mois de mai cette ambiance que l’on ne retrouve à aucun autre moment de l’année. La visite aux animaux prend une tournure très agréable, tôt le matin, dans cette atmosphère éthérée, pleine d’arômes de toutes les plantes renaissant, au milieu d’une activité animale en plein essor; le printemps quoi! Et là, il faut être paysan, amoureux de la nature et… lève-tôt, ouvrir les yeux bien sur, pour le vivre.
Cette belle première quinzaine de mai m’a permis de décompresser un peu. Les animaux sont tous au pré. Les broutards (12-15 mois) avaient quitté la stabulation début avril. Les génisses de 2 ans également, ennuyeux car elles seront saillies un peu tard à mon goût. Toutes et tous étaient contents de retrouver l’herbe. Aujourd’hui, ces animaux ont déjà bien changé et profitent de l’herbe et du soleil.Les vaches et leurs veaux ne sont parties que la dernière semaine d’ avril. J’ai effectué le lacher sur 4 journées, bien fatigantes d’ailleurs. Le mauvais temps des derniers jours d’avril m’avaient fait craindre le pire pour la santé des petits veaux, mais celui-ci a été évité avec l’arrivée du soleil. Maintenant elles coulent des jours paisibles dans les prés riverains de l’Arroux.
Côté céréales, je m’inquiétais un peu. Là encore les intempéries m’avaient empêché d’épandre une première dose d’azote début mars. Avec le recul je ne le regrette pas car je pense qu’une bonne partie de l’engrais aurait été lessivée. L’épandage ne s’est fait qu’en une seule fois au mois d’avril. Cette année encore j’ai fait appel à une entreprise qui a épandu l’engrais avec un quad. En fin de compte les cultures se sont bien refaites. L’orge d’hiver semble prometteuse et le mélange blé triticale avoine d’hiver, moins exigeant ne s’en tire pas trop mal. Seul le blé, heureusement il y en peu (1,30 ha)n’ a pas assez “tallé” ( épaissi, pour que chaque pied donne plus d’épis ).
Comme ça tout semble aller pour le mieux mais une ombre vient ternir le tableau. Une vache est au sol, les reins cassés. Je l’ai trouvée un matin se déplaçant avec difficulté et le soir elle ne pouvait plus se relever. Je me doutais bien de l’issue, les anti-inflamatoires du véto ayant été sans résultat. Je lui ai quand même laissé sa chance pendant le “viaduc du 8 mai” et je l’ai nourrie et abreuvée au pré. Maintenant il va falloir la faire euthanasier,ce n’est pourtant pas dans ma logique, et son veau me reste sur les bras.
Il y a quelques années de cela un animal blessé comme cette vache n’aurait pas été perdue. J’aurais demandé son abattage d’urgence et l’abattoir aurait procédé à celui-ci, même un jour férié. Aujourd’hui on ne cherche pas à comprendre,c’est l’équarrissage. En plus si on se risque à faire abattre un animal accidenté qui peut encore se déplacer et qu’il soit refusé pour la consommation humaine, à la perte de l’animal il faut ajouter les frais d’abattoir . Des taxes pour la majeure partie.
Autre point noir, sûrement plus grave ,la fièvre catarrhale qui menace, qui plombe le commerce et donne un surcroît de travail et de soucis avec la vaccination des animaux rendue bien difficile car ceux-ci sont dans les pâturages.

A bientot


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