A la Croix de Roche,il me restait environ 1,70 ha de terre inculte. Je pensais y semer de l’avoine en mars, mais étant trop pris par les vêlages je n’ai pas pu le faire au moment propice. Ensuite les gelées, puis le mauvais temps m’ont empêché d’emblaver. A un moment j’avais penser laisser cette parcelle en jachère, mais voyant le prix des céréales et de l’aliment du commerce, je me suis ravisé. Au 20 mai, en terre légère je n’avais guère d’autre solution que de semer du sarrasin. C’est ce qu’on appelait le blé noir, dont on a fait du pain pendant longtemps. Dans les années d’après-guerre il s’en cultivait bien dans la région. Réduit en farine il entrait dans la nourriture des porcs et avait la particularité de les faire graisser un maximum. Il faut dire que lard et saindoux étaient recherchés. A cette époque la récolte en fin d’été était difficile. Le grain n’est pas enfermé dans un épi et il se détache très facilement de la tige lorsqu’il est mur. Le sarrasin était coupé à la faux, le gerbes liées à la main et maniées avec précaution pour ne pas perdre de grain. Aujourd’hui, avec la moissonneuse-batteuse on ne connaît plus ces problèmes. Autre particularité de cette céréale, l’important couvert végétal qu’elle développe, étouffe les mauvaises herbes concurrentes et rend le sol propre après la récolte. Un vrai désherbant biologique. J’ai donc labouré, hersé, semé dans un décor de fleurs, de végétation en plein essor avec en toile de fond les collines du Morvan noyées dans la verdure. Avec le temps lourd et humide qui a suivi, 8 jours après le semis je connaissais déjà les rangs.
Comme tous les ans, j’ai nettoyé les bâtiments. Cette année je l’ai fait plus tard. J’ai transporté le fumier accumulé durant l’hiver à Croix de Roche, dans un tas où il va pourrir. Il sera sur place pour l’épandre après la récolte. Les étables “entravées” ont été lavées à haute pression et particulièrement celle qui jouxte la maison. Elle va sûrement servir de terrain de jeux à nos petits-enfants pendant les vacances d’été.
Dernièrement j’ai rencontré un problème inhabituel sur un veau. Fin avril il avait pris mal au pied arrière gauche. Je l’ai soigné pour un mal blanc (panaris). Un antibiotique longue action (genre clamoxyl) est habituellement radical pour ce genre d’infection. Un léger mieux a été suivi d’une rechute et son pied enflé le faisait vraiment souffrir. Le véto m’a fait essayer un autre antibio, des anti-inflammatoires; à chaque fois amélioration mais rechute, grosse infection et souffrance : dernier diagnostic, arthrite. Il a donc fallu amputer l’onglon infecté et une parie du pied. Après anesthésie, le véto coupe à la scie-fil, chirurgie d’un autre temps, pas beau à voir. Mais difficile de s’apitoyer, on a du faire bien pire en Chine ou en Thaïlande après les catastrophes. Un bon pansement, et le veau s ‘appuyait le soir même sur l’onglon restant. Cela fait bientôt 15 jours que l’opération à eu lieu et la cicatrisation progresse lentement. Pourvu qu’il s’en sorte car je pense que le montant des frais vétérinaires dépasse largement la valeur du veau.
A bientôt