Quand on connaît les difficultés rencontrées par les acteurs qui tentent d'imposer un modèle de banque focalisé sur des services mobiles, l'ambition peut paraître totalement démesurée. La conquête de clients s'avère en effet souvent plus difficile que prévu pour les startups qui se lancent dans l'aventure. Pourtant, les signes d'une évolution du marché commencent à émerger : en particulier, BankMobile confirme qu'elle dépassera son objectif de 25 000 comptes ouverts dans sa première année d'existence.
Ces débuts sont certes encourageants mais n'ont aucune commune mesure avec la cible annoncée. Alors, comment compte s'y prendre l'entreprise pour parvenir à ses fins ? Les moyens qu'elle met en œuvre aujourd'hui en donnent probablement un aperçu. C'est le cas, entre autres, de sa campagne d'« essai avant engagement » : les consommateurs curieux mais hésitant à ouvrir un compte sont ainsi invités à devenir simples « membres », de manière à prendre le temps de connaître l'établissement, en profitant régulièrement de conseils financiers et d'offres spéciales.
Et les promesses de la prochaine version de l'application de BankMobile procurent des indices supplémentaires. L'évocation de partenariats avec Biz2Credit – une place de marché de crédit pour les PME – et avec RobinHood – solution de trading non conventionnelle – laisse de la sorte entrevoir une logique de plate-forme qui permettra à la jeune banque d'enrichir son offre rapidement et, surtout, d'adapter celle-ci à l'extraordinaire diversité de clientèle qu'implique sa volonté d'expansion.
En réalité, une telle démarche d'assemblage de composants fournis par des tiers constitue la seule option disponible lorsqu'il est question de concevoir un socle de services bancaires susceptible de répondre aux attentes d'une population immense, à une ère où les produits standardisés sont non seulement rejetés par les utilisateurs – réclamant des solutions ultra-personnalisées – mais sont également menacés par l'apparition d'offres spécialisées – dédiées à toutes sortes de niches de besoins.
Et là réside la véritable leçon à tirer de cet exemple, indépendamment de l'avis qu'on porte sur les déclarations des dirigeants de BankMobile. À l'instar de la plupart des startups contemporaines (quel qu'en soit le domaine d'activité), leur vision de la banque du XXIème siècle repose, dès l'origine, sur la combinaison d'une approche globale (et sans frontières) avec une large palette de services « sur mesure ». À partir de là, plus rien n'empêche de rêver à atteindre les mêmes sommets que Facebook ou iTunes…