Il est autour de 23h je suis avachi devant la télé comme un vendredi soir @malinmaligne (clic) descend les escaliers avec un calme et une froideur qui ne lui ressemblent pas elle me tend son i-phone son Twitter je lis le fil de CNN.
Des tirs à Paris match bombe France-Allemagne on zappe sur TF1. Rien. Ou plutôt si, des mecs avec un ballon sur une pelouse verte ça s’appelle du foot. Comme d’habitude. France 2. Rien. France 3. Rien. C’est sur CNN qu’on voit des bagnoles des flics des gyrophares une breaking news c’est la guerre à Paris. De France 24 à CNN en passant par I-télé et BFM on reste scotchés devant notre écran pendant de longues minutes sans parler atterrés choqués vidés devant ces rues si connues, ce XIème arrondissement si branchouille si sympa si noir de monde les soirées du week-end même que pour tout vous dire, @malinmaligne (clic) et moi on s’y sent un peu oppressé nous provinciaux banlieusards amateurs de petits oiseaux au réveil matin.
On est là comme des cons sur notre canapé les larmes aux yeux on pleure en dedans le décompte macabre. Pas la peine d’avoir Bac-15 en jihad pour savoir qu’un attentat dans le XIème c’est tuer pour tuer juste pour faire du chiffre avec des noms qui ne demandent qu’à picoler gentiment leur semaine de métro-boulot-dodo. Dans cette foule il y a des jeunes, des vieux, des blancs, des jaunes, des rouges, des socialos, des républicains, des cathos, des hindous, des musulmans et même sûrement des sportifs. C’est vous c’est moi c’est tout le monde. Comme au BATACLAN. Pas la peine d’attendre l’assaut pour savoir que ce vendredi 13 novembre 2015 les barbares ont gagné une bataille de la haine.
Je sms à un pote il est barricadé chez lui avec sa famille à 100m de la rue Charonne je lui propose un asile en banlieue… la solidarité aussi pointe spontanément sur les réseaux sociaux.
Vers 1 heure j’éteins ma lumière sur ces centaines d’hommes et de femmes qui passeront leurs nuits à sauver des vies. Ou à compter des corps. Un film de guerre dans la vraie réalité à seulement quelques kilomètres de mon lit.
Dormir.
Le jour d’après cette tristesse infinie ce vide ce silence ces recherches sur Twitter d’ami d’amants d’enfants ce deuil international qui vous prend à l’intérieur vous pompe toute énergie.
Un commentaire sur le site du New York Times me fait chialer comme un gosse…
Quelques lignes du NY Times qui m’ont redonné le moral. (via @GarethWhittaker & @EricTONGCUONG ) #parisiloveyou pic.twitter.com/kjvurvUxat
— Le Planneur (@LePlanneur) 14 Novembre 2015
Et Gaspard qui dessine pour exorciser ses 8 ans face à la folie d’un monde.
Ce mél, professionnel et pas seulement, finit par me raccrocher à ma communauté d’humains. Je la retrouverai dès lundi. Paris ses rues ses transports bondés aux heures de pointe. Le bureau. Ne pas avoir peur même si la vie est si fragile. Et surtout chacun pour ce qu’il peut, #fuckdaesh (clic)
——– Message original ——–
Date : 14 nov. 2015 12:28:52
Objet : Message du Directeur général à tous les collaborateurs.
Mesdames, Messieurs,
Notre pays a une nouvelle fois été touché en son cœur hier soir.
Ces événements tragiques ne doivent pas nous faire plier face à la barbarie.
Par ce message, je voulais témoigner du soutien du Groupe ***** aux victimes et à leur famille et vous faire savoir que j’ai demandé à la DRH de se tenir à votre disposition si vous-mêmes ou vos proches font partie des victimes.
La ******** se tient aux côtés des autorités de la République dans ce moment tragique et mettra en œuvre les mesures de sécurité nécessaires.
Bien à vous,
——– Message original ——–