Il multiplie les airs ahuris,
Cligne des yeux,
Abaisse un sourcil,
L'autre, il le lève
Jusqu'à la racine des cheveux.
Il mord ses lèvres,
Se frotte les paupières
Grimace comme une sorcière,
Prend un air courroucé,
Évase ses trous de nez,
Feint une fureur comique,
Accumule les tics,
Invente des mimiques...
En deux ou trois déclics
Il plisse son crâne blanc.
S'enfonce l'index jusqu'au tympan
Se frictionne les narines,
Et fait mine
D'essuyer une larme.
Il renifle, fait du vacarme,
Bredouille, s'assied
Et donne des coups de pied
Dans le vide.
Il se masse le bide,
Pianote, serre
Et desserre
Ses phalanges,
Ronge un ongle, le mange.
Tout son être frémit.
Il tourne la tête à demi,
Se tortille,
Pivote, sautille,
Fait semblant de tomber,
Se rattrape, se plie,
Parait monté
Sur des ressorts,
Et bondit encore.
Quelle énergie !
Puis il devient furibond,
Prend la pose, façon Napoléon,
Il titube, chancelle,
Joue du violon
Et du violoncelle.
Il touche au grandiose
Et termine en apothéose !