Les Italiens atomisés

Pays-Bas 3-0 IItalie

C'est mal connaitre les Neerlandais que de croire qu'ils allaient jouer le match nul. Les Bataves attaquent: ils cherchent a marquer. Ce n'est pas hasard qu'ils ont quelques uns des meilleurs attaquants du monde. Meme sans Robben ni Babbel, meme avec Van Persie sur le banc, ils peuvent encore compter sur Van Nistelrooy ou Kuyt.

Ils se lancerent donc dans un pressing haut, etouffant les Italiens, pourtant pas du genre ramollis quand il est question de defi physique. Premiere consequence, les Neerlandais arrivaient par vague sur la defense italienne, orpheline de son capitaine, Cannavaro, et donc forcement un peu hesitante dans son axe, d'autant qu'elle avait affaire a deux attaquants du genre remuant. En empechant Pirlo de respirer et de distribuer a volonte les ballons, les Orange coupaient les relations offensives. En revanche Van der Vaart et Sneijder acceleraient le jeu Gattuso courait dans le vide.

La premiere alerte vint quand Van Nisterlrooy s'infiltra dans l'axe et crocheta Buffon l'experimente gardien retint son geste et l'attaquant desequilibre se retrouva trop excentre pour conclure. Il ne fallut pas longtemps (25eme mn) pour que sur une balle repoussee par la defense italienne Sneijder expedie un tir puissant ... devie dans les cages par Van Nisterlrooy, qui campait largement hors jeu a six metres des cages. Seuls les arbitres n'avaient rien vu d'anormal. Completement abasourdis, les Italiens ne parvinrent pas a peser sur la defense adverse, s'en remettant a des balles sur Luca Toni. Toute la defense monta sur un corner de Pirlo le ballon sauve in extremis ressortit sur la droite, puis d'un renversement de jeu Van Bronckhorst fila sur l'aile gauche, centra au second poteau pour Kuyt qui remisa pour Sneijder qui devanait Di Natale replie en catastrophe. Reprise du droit au premier poteau, 2-0 (32eme). Contre parfait. En une demi-heure l'Italie se trouvait deja dos au mur. Une vaillante reprise de volee de Di Natale fit a peine trembler Van der Sar. En revanche quand Van der Vaart lana Van Nistelrooy derriere Barzagli et Materazzi, on crut bien que la messe etait dite. Buffon sauva la mise avec un pied qui trainait. La mi-temps allait-elle remettre en place les idees des Italiens deboussoles la rythme incroyable de ce match.

Donadoni changea rapidement ses batteries: il sortit l'impayable Materazzi pour le remplacer par Grosso, Panucci venant dans l'axe de la defense. Les Italiens allaient attaquer. Le siege commena. Les Bataves ne pouvaient plus garder le ballon. Les alertes se multipliaient devant les cages de Van der Sar. Une premiere fois Toni vendangea l'occasion du 2-1 en ratant son lob. La rentree de Del Piero alluma un feu de paille. Celle de Cassano passa inaperue. Il suffit d'un nouveau contre amorce par Van Bronckhorst, suppose defenseur gauche, pour enterrer les Italiens: il demarqua Kuyt seul devant Buffon, lequel repoussa le tir Kuyt centra sur Van Bromckorst laisse tranquille par les defenseurs aux paquerettes tete, but, 3-0. Le reste releve de l'anecdotique, entre poussees desordonnees et contres de Van Persie ou Affelay.

On voit mal ce que Donadoni va pouvoir faire pour remettre debout une equipe ainsi humiliee. La rentree de Cannavaro pourrait stabiliser une defense ridiculisee. Le solide milieu de terrain a ete depasse par le rythme et la vivacite n'est pas le point fort de l'attaque. Ce qui est sur, c'est que la presse va etre impitoyable contre l'arbitre et ses joueurs; et que les prochains matches vont etre le couteau entre les dents.