Le microbiote intestinal régule le métabolisme des principaux antioxydants, dont le glutathion, un antioxydant clé, présent dans chacune des cellules de notre corps et d’autres acides aminés. Ces antioxydants, dont les niveaux d’ailleurs baissent avec l’âge, contribuent en régulant le stress oxydatif, à nous protéger contre les maladies. Cette étude de la Chalmers University of Technology (Suède), menée sur la souris, montre que l’équilibre et la diversité de la microflore intestinale jouent un rôle clé dans la régulation du métabolisme de ces antioxydants.
L’obésité, le diabète de type 2, l’athérosclérose, la stéatose hépatique non alcoolique, ou à l’opposé, la malnutrition, ont déjà été associés par maintenant de multiples études à un déséquilibre dans le microbiote intestinal. Au-delà du microbiote intestinal lui-même, ses interactions avec les tissus du tractus gastro-intestinal et d’autres tissus périphériques ou encore ses interactions externes par l’alimentation par exemple, interviennent dans la santé de l’hôte.
Ici, les chercheurs de l’Université de technologie Chalmers, du Royal Institute of Technology et de l’Université de Göteborg révèlent comment le microbiote intestinal régule le métabolisme du glutathion et certains acides aminés, des antioxydants vitaux pour nous protéger contre les maladies.
Le glutathion est le plus puissant des antioxydants de notre corps et le principal agent de détoxification de l’organisme. Il joue un rôle essentiel au système immunitaire, au métabolisme des nutriments et à la régulation d’autres événements cellulaires importants. Le glutathion est une toute petite protéine, produite à l’intérieur des cellules, issue de la synthèse de 3 acides aminés apportés par les aliments ou des suppléments. Une carence en glutathion va permettre l’augmentation des niveaux de stress oxydatif, et donc du risque de maladies.
Bactéries intestinales, glycine et production de glutathion : Ici, les chercheurs ont reconstitué via plusieurs techniques de pointe, un modèle générique du métabolisme de la souris et des principaux tissus de son organisme. Cette reconstitution leur a permis de découvrir que la flore microbienne de l’intestin grêle consomme de la glycine, l’un des 3 acides aminés nécessaires à la synthèse du glutathion. En fait, certaines bactéries dans notre intestin consomment » de la » glycine, pour pouvoir effectuer la synthèse du glutathion. Les chercheurs relèvent ainsi un niveau inférieur de glycine dans les tissus du foie et du côlon, ce qui suggère que le microbiote intestinal régule le métabolisme du glutathion, non seulement dans l’intestin grêle, mais également dans le foie et le côlon.
Il est clair ici qu’un déséquilibre dans la composition des bactéries au sein du microbiote peut perturber la synthèse du glutathion et entraîner le développement de maladies chroniques.
Carence en glycine et risque de maladies : Ces résultats s’avèrent cohérents avec ceux de précédentes études qui ont associé de trop faibles taux plasmatique de glycine et d’autres acides aminés, en cas d’obésité, de diabète de type 2 ou encore de stéatose hépatique non alcoolique.
» Étonnamment, les concentrations plasmatiques de glycine sont réduites chez les sujets atteints des maladies mentionnées ci-dessus « , ajoute le Pr Jens Nielsen du Chalmers.
Maintenant que l’on sait que les bactéries de notre intestin grêle consomment la glycine et régulent ainsi le métabolisme du glutathion, il devient possible de concevoir des produits alimentaires qui vont apporter les bactéries bénéfiques (probiotiques) à l’intestin.
Source: Molecular Systems Biology 16.10.2015 DOI 10.15252/msb.20156487The gut microbiota modulates host amino acid and glutathione metabolism in mice
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