L'exemple de l'Uruguay qui rejette le TISA l'équivalent du TAFTA

Publié le 13 novembre 2015 par Micheltabanou
Au début de ce mois, le gouvernement de l'Uruguay a décidé de mettre fin à sa participation aux négociations secrètes relatives à l'accord sur le commerce des services (TISA pour Trade In Service Agreement). Après plusieurs mois de pression exercée par les syndicats et d'autres mouvements populaires, avec un point d'orgue lors de la grève générale sur ce sujet, la première de ce genre au monde, le président uruguayen Tabare Vazquez s'est incliné face à l'opinion publique et a abandonné l'accord commercial voulu par les États-Unis. Bien qu'elle soit, ou plutôt parce qu'elle est symboliquement importante, la décision historique de l'Uruguay a été accueillie par un silence assourdissant. Au-delà des frontières du pays, les grands médias ont refusé d'évoquer ce sujet. Il ne faut surtout pas fâcher les intérêts des grands groupes auxquels nos gouvernements sont assujettis! Ce n'est pas vraiment une surprise étant donné que le commun des mortels n'est même pas supposé connaître l'existence du TISA ; bien qu'il soit, ou plutôt, une fois encore, parce qu'il est sans doute le plus important volet de la nouvelle vague d'accords commerciaux internationaux. Selon Wikileaks, il s'agit " de la plus grande composante du trio de traités "commerciaux" stratégiques des États-Unis ", trio qui inclut également le Partenariat TransPacifique (Trans Pacific Partnership ou TPP) et le partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TransAtlantic Trade and Investment Pact (TTIP). Le TiSA concerne plus de pays que le TTIP et le TPP réunis : les États-Unis et les 28 pays membres de l'Union Européenne, l'Australie, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa-Rica, Hong-Kong, l'Islande, Israël, le Japon, le Liechtenstein, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Pakistan, le Panama, le Paraguay, le Pérou, la Corée du Sud, la Suisse, Taiwan et la Turquie. Ensemble, ces 52 pays forment le groupe joliment nommé des "Très Bons Amis de l'accord sur les Services" qui représente quasiment 70% du commerce mondial des services. Jusqu'à sa récente volte-face, l'Uruguay était censé être le 53e "Bon Ami". Bravo donc à L'Uruguay et demain, au prochain conseil municipal, notre ville suivra cet exemple avec d'autant plus de plaisir que ce vote aura lieu lors du déroulement de notre Quinzaine de la Solidarité Internationale!