Entre affrontement entre modernité et ancestralité, la famille Zhang vit pauvrement au milieu d'un quartier désafffecté. Les usines et entrepôts ont été laissés à l'abandon et les Zhang vivent dans des conditions précaires dans un vieille maison qui menace de s'écrouler. Mais ils restent unis autour du vieil arbre de la cour, au pied duquel leurs parents sont enterrés. Ils restent fidèles à leurs parents et à leurs valeurs. Wei tient son rôle de chef de famille au sérieux, son épouse Yun le seconde pour élever leur fille Meifen, et prendre soin du beau père Hou Chi attaché à son écran de télé et de la belle mère la vieille Cui. Mas un projet immobilier fleurit dans le quartier, mettant en danger leur fragile équilibre.
Olivier Bleys s'est inspiré pour ce récit des photographies des "maisons-clou", ces maisons que refusent de quitter leurs propriétaires et qui, décalées, perdurent dans un environnement hostile. En vingt ans l'expropriation est devenu un problème majeur en Chine et l'auteur a souhaité ainsi mettre en scène des " irréductibles petits chinois" ( dit-il) face à la puissance de la bureaucratie chinoise.
Les propriétaires de cette "maison clou" de Nanning, ville du sud de la Chine, refusent sa destruction et bloquent l'achèvement de la route. (REUTERS)
Si le projet est intéressant, malheureusement des longueurs pèsent sur le récit. Puis, clou du spectacle, tout finit joyeusement dans des clichés qui frisent le Marc Lévy :
"Au fond je suis un homme comme les autres ! Les hommes bâtissent des maisons, labourent des champs, ils tracent des routes et amassent des trésors. Et un jour, ils découvrent que tout cela n'est pas grand-chose, que la vraie valeur de la vie, ce sont d'autres êtres humains, une femme ou un enfant à leurs côtés... Cela, même le plus borné des hommes finit par le comprendre. Il est souvent trop tard." p. 285
Bilan : Un début intéressant, puis la débrouile de Wei devient pathétique voire glauque pour finir par un discours lénifiant sur l'importance des rapports humains. What else ? comme dirait Georges...
Discours d'un arbre sur la fragilité des hommes, Olivier Bleys, Albin Michel, 2015, 292 p., 20 euros