Magazine Cinéma

Drole de frimousse - 8,5/10

Par Aelezig

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Un film de Stanley Donen (1957 - USA) avec Fred Astaire, Audrey Hepburn, Kay Thompson, Michel Auclair

Eblouissant !

L'histoire : La rédactrice en chef du magazine de mode Quality se demande comment relancer ses ventes face à la concurrence. Marre de ces mannequins, toutes pareilles, et toutes légèrement décérébrées. Il faudrait un nouveau visage, différent, charmant, sur une jolie silhouette, affublée d'une réelle personnalité. Le photographe maison, Dick, part faire un shooting dans une petite librairie et s'aperçoit que cette jolie vendeuse qui grogne contre cet envahissement sans préavis pourrait bien être celle que le magazine recherche. Mais la jeune femme ne veut absolument pas être mannequin, elle juge ce métier et la mode en général hautement superficiels. C'est une intellectuelle qui ne rêve que de philosophie. Quand on lui dit que son contrat la conduirait à Paris, où l'attend le célèbre couturier Paul Duval... elle finit par accepter : ce serait la chance de sa vie pour voir Paris et assister à une conférence de son maître à penser, le professeur Flostre. 

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Mon avis : J'avais bien entendu parler de ce film, mais je n'en connaissais pas la moindre image, le moindre extrait. Quelle découverte ! C'est frais, c'est fun, c'est techniquement parfait et visuellement réjouissant. Les scènes chantées et dansées s'intercalent avec bonheur et un rythme idéal entre les séquences normales. Un vrai régal ; comme dit l'une des chansons it's marvellous, it's wonderful...

Le début du film fait furieusement penser au Diable s'habille en Prada. David Frankel s'en est sûrement inspiré...

Une charmante petite histoire nous porte gentiment jusqu'à la fin, dans un souffle romantique et très élégant. Audrey est divine, le dira-t-on jamais assez, et montre ici des talents de danseuse exceptionnels ; n'oublions pas qu'elle voulait être ballerine, mais dut arrêter car elle était trop grande pour être danseuse étoile et les privations de la guerre avaient beaucoup fait souffrir son corps, vite épuisé. On sent dans le film le bonheur qu'elle a à danser... et son charisme unique fait le reste. Quand à Fred, bien qu'il ait trente ans de plus qu'elle, il joue fort bien les amoureux, avec cette petite touche comique qui lui est propre, et on y croit. Quant au danseur... comme d'hab c'est lui le roi et l'enchaînement de ses pas frôle parfois l'incrédulité tant il est virtuose.

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Toute la réalisation est très esthétique et très moderne pour l'époque, autant pour le design, les décors, ou encore des split-screens fort bien faits.

Trois scènes dansées que j'ai particulièrement adorées :

... Audrey, t-shirt noir, pantalon noir, queue de cheval, sur un rythme que je dirais avant-gardiste (pour l'époque), dans une de ces fameuses caves-cafés de Saint-Germain-des-Prés.

... Fred en toreador, jouant de son imper comme d'une cape.

... Le couple, dont Audrey habillée en mariée, près de l'adorable petit château de la Reine Blanche (étangs de Commelles, Oise). 

Et n'oublions pas la magnifique Kay Thompson, que je ne connaissais pas et que j'ai tout autant appréciée. Et aussi la musique de Gerschwin. Ce film est une pépite !

Nos amis américains égratignent avec humour nos "existentialistes" parisiens, traînant leur spleen dans les caves enfumées et discutant sur des concepts absurdes. Il est clair que leur nature joyeuse et terre-à-terre ne les portait vraisemblablement pas vers cette mode, un peu snob et superficielle. Ca m'a beaucoup amusée !

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De belles vues aériennes de Paris, assez inédites, et donc un peu moins clichés que d'ordinaire... sauf le "catalogue" de monuments, indispensable pour tout Américain. Dommage que lesdits bâtiments étaient à l'époque si noirs, si sales... A se demander comment ça faisait rêver les touristes.

Et puis cette étonnante petite voiture qui s'ouvre par devant ! Trop marrante ! Je ne la connaissais pas du tout. Renseignements pris, il s'agit de la VELAM, vendue en France de 1955 à 1958 sous licence italienne. L'Italie avait cessé les ventes, faute de clients. La France tenta l'expérience sans plus de succès... Mais qu'est-ce qu'elle est drôle !

Le film a remporté 4 Oscars. Ultra mérités.

Pour notre culture générale à tous, voici la Velam !

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