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Inutile de dire que la nouvelle a attristé ceux qui ont fréquenté, ne fût-ce qu'une fois, cet endroit mythique du VIIe arrondissement de Paris, à l'angle de la rue de Babylone et de la rue Monsieur. Plus de 100.000 spectateurs en franchissent le seuil chaque année. Étoile cinémas exploite un petit réseau de salles obscures parisiennes dont le Balzac et le Saint-Germain. Mais, rien n'allait plus depuis quelques années entre Élisabeth Dauchy, la propriétaire du lieu et David Henochsberg l'exploitant. Celui-ci a dû accepter la décision des tribunaux le 30 octobre 2015. Le 10 novembre, Étoile cinémas a rendu les clés de la Pagode, et donc après une quinzaine d'années d'exploitation, ce cinéma d'art et d'essai ferme pour une durée indéterminée avec un avenir très incertain. "Nous ne savons pas ce que La Pagode va devenir, mais tout ce que nous pouvons espérer, c'est qu'elle restera un cinéma", indique le PDG David Henochsberg au Film français. Il pouvait se pourvoir en cassation, mais y a renoncé car la décision était exécutoire immédiatement. Et de poursuivre "par ailleurs, cela prendrait encore plus de temps, alors que La Pagode a besoin d'être rapidement réhabilitée". Cette fermeture n'arrange pas les affaires d'Étoile cinémas, réseau fondé au début des années '80 par le père de David, Jean Henochsberg. On lui doit par ailleurs d'avoir découvert en 1985 Emir Kusturica et son film "Papa est en voyage d'affaires" ainsi que Pedro Almodóvar avec "Matador".
Dans un grand quotidien du matin, Élisabeth Dauchy, PDG de la Compagnie Rembrandt Investissement, promet que "la Pagode restera un cinéma". Elle rappelle qu'elle a racheté les murs en 1986 et y a investi plus de 150.000€ en 2000 pour mettre le bâtiment aux normes de sécurité, Elle souhaite confier la nouvelle tranche de restauration à l'architecte Benjamin Moulon. "Il va falloir remettre en route toutes les autorisations. Cela va forcément demander du temps car les travaux seront importants".
La Pagode fut édifiée en 1896 par l'architecte Alexandre Marcel pour le propriétaire du Bon Marché de l'époque, François-Émile Morin, elle témoigne de l'influence japonais de l'époque, C'était d'abord une salle des fêtes qui fut transformée en 1932 en salle de cinéma. Le bâtiment est classé monument historique depuis 1990. Ses deux salles ont accueilli d'illustres spectateurs venus du monde du 7e art. Au petit salon de thé installé dans le jardin à l'orientale on pouvait croiser des célébrités du monde du cinéma.