(photo : Paul Delort/Le Figaro) Ce matin, Henri Guaino, qui ??crit les discours de N. Sarkozy, ??tait l'invit?? de Jean Michel Aphatie sur RTL (cliquez ici pour ??couter cette chronique). (je vous signale aussi cet article paru sur H. Guaino le 26 f??vrier dernier dans le figaro)
Il a insist?? sur le fait qu'??crire les discours du candidat n'??tait pas ?? ses yeux une profession mais un v??ritable engagement politique, r??futant ainsi le qualificatif de "n??gre" ou de "plume". Il d??finit sa t??che comme une "collaboration" qui ne dispense pas de r??fl??chir.
Assur??ment, le moment le plus int??ressant de l'interview ??tait la comparaison qu'Henri Guaino a dress?? entre N. Sarkozy et J. Chirac, dont il ??crivit les discours dans la campagne de 1995. La comparaison n'est pas simplement anecdotique, elle permet de donner une assez bonne d??finition de ce que doit ??tre la politique et l'engagement politique.
"Jacques Chirac, dit Henri Guaino, a un rapport ?? la politique qui est finalement assez simple : il ne croit pas que la politique puisse changer quoi que ce soit, ni dans la soci??t?? ni dans le monde. Il ne croit pas que la politique fasse l'histoire : la politique est une sorte d'accompagnement des ??v??nements en essayant de les canaliser, de colmater les br??ches, de r??parer les d??gats ici ou l??."
Henri Guaino affine ensuite son analyse, car il y a manifestement un d??calage entre une telle description de J. Chirac et l'image d??termin??e que le candidat de 1995 avait donn??e de lui-m??me en promettant de lutter contre la "fracture sociale". "Il ??tait parfaitement sinc??re, poursuit donc H. Guaino, mais confront?? ensuite aux obstacles qui se dressaient sur sa route, il a battu en retraite parce qu'il ne pensait pas ??tre en mesure de surmonter ces obstacles."
Ce que J. Chirac n'a pas su faire, H. Guaino pense ??videmment que N. Sarkozy en sera capable. Implicitement, l'??crivain brosse donc en contre-point le portrait de N. Sarkozy et d??finit ce qu'est l'une des qualit??s essentielles de l'action politique : le volontarisme.
Le grand homme, en politique, n'est justement pas celui qui se contente d'accompagne le monde, mais celui qui par son caract??re volontaire parvient ?? l'entra??ner l?? o?? il a d??cid?? qu'il irait. Je sens moi aussi en Sarkozy une volont?? ??norme qui le rend capable de grandes choses. Si j'ai adh??r?? ?? l'UMP c'est en grande partie, au-del?? des id??es de droite dans lesquelles je me reconnais, parce que je crois en cette d??termination dont N. Sarkozy a fait preuve aussi bien dans le dossier d'Alstom que dans la crise des banlieues ou la question de l'immigration.
Evidemment, ce serait de l'idol??trie stupide de dire aujourd'hui que N. Sarkozy est un grand homme : de cela, seule l'Histoire jugera. Il n'en reste pas moins vrai qu'il a toujours affich?? la conviction que la politique peut changer les choses et ce n'est sans doute pas l?? la moindre de ses qualit??s.