Ainsi, les chercheurs estiment que 300 millions de personnes infectées par le virus, ne présentent pas suffisamment de symptômes pour être détectés et que ce sont ces personnes qui présentent le risque le plus élevé de contaminer, à leur tour, les moustiques. Un changement total de paradigme alors que jusqu’ici, les personnes atteintes mais asymptomatiques étaient globalement considérées comme des hôtes terminaux pour la transmission, en raison de niveaux de virémie, supposés insuffisants pour infecter les moustiques. Ici, les chercheurs montrent qu’en dépit d’un niveau moyen modéré de virémie, les personnes asymptomatiques peuvent être tout aussi infectieuses pour les moustiques. L’étude, menée au Cambodge a d’abord cherché à détecter ces cas non recensés par analyse de sang, de sujets proches géographiquement de personnes dûment diagnostiquées. Ces cas asymptomatiques ont ensuite été mis en contact avec des moustiques sains, en laboratoire. L’expérience montre que :
· ces moustiques sont infectés,
· capables de transmettre le virus lors d’une prochaine piqûre,
· le niveau de virémie de ces cas asymptomatiques est plus élevé que celui de sujets diagnostiqués.
Les sujets asymptomatiques, majoritaires parmi les personnes infectées, perpétuent ainsi la transmission du virus de façon silencieuse. Une découverte qui implique de reconsidérer la prise en charge des épidémies de dengue mais aussi de réévaluer la couverture vaccinale minimale dans la recherche et le développement de nouveaux vaccins, précisent les chercheurs dans leur communiqué.
Source: PNAS Nov, 2015 doi: 10.1073/pnas.1508114112 Asymptomatic humans transmit dengue virus to mosquitoes