D’après diverses estimations, au moins 20 % des adultes et 70 % des adolescents souffriraient de problèmes d’acné. Si nous avons tous eu un ou deux boutons pas vraiment esthétiques au milieu du visage, certains d’entre nous sont malheureusement « défigurés » par cette réaction épidermique. Le traitement de première intention se base sur des antibiotiques à prendre durant 3 mois, il existerait pourtant une autre solution tout aussi efficace : la pilule !
Si nous vous présentions dans un précédent article les différents usages « détournés » de la pilule nous avons volontairement omis son effet contre l’acné pour consacrer un article complet sur le sujet : le voici.
La pilule : un traitement efficace contre l’acné ?
Un article paru dans le « Journal de l’Académie américaine de dermatologie » estime que la contraception hormonale pourrait être un traitement de première intention pour lutter contre les problèmes d’acné chez certaines femmes. Diverses études démontrent en effet une efficacité pratiquement similaire entre les traitements antibiotiques habituellement prescrits en première intention et un contraceptif œstro-progestatif. Le traitement antibiotique réduirait de 55 % les lésions cutanées au bout de six mois, la pilule 53 % !
La combinaison de certaines hormones œstroprogestatives utilisées dans les contraceptifs ont un effet sur la stimulation des glandes sébacées et la production de sébum qui est à l’origine des boutons et lésions cutanées, donc de l’acné. Résultat : l’acné est régulée sur le long terme.
Une solution peu utilisée en France
Malgré ces résultats, la pilule n’est pour le moment pas ou très peu utilisée pour lutter contre les symptômes de l’acné dans l’Hexagone. Il n’y a d’ailleurs qu’une seule pilule qui est commercialisée en France et qui présente cette double indication : contraceptive et anti-acné. Mais elle n’est pas prise en charge par la Sécurité Sociale.
Dans ce contexte et après le scandale du Médiator, les dermatologues et autres professionnels de santé ne veulent pas vraiment prescrire une pilule qui n’est pas officiellement reconnue par les autorités sanitaires comme un traitement contre l’acné. Posture qui peut aisément se comprendre.
Cette situation est dans un sens regrettable car d’autres pilules seraient en mesure d’obtenir cette double autorisation de mise sur le marché comme l’affirme l’ASNM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) elle-même. Il faudrait que les laboratoires y voient un intérêt et fasse les démarches nécessaires : demandes et études cliniques afin de prouver l’efficacité contre l’acné.
Si cette stratégie thérapeutique va donc peut être se populariser, il faut tout de même préciser que la pilule comme traitement anti-acné ne fait que masquer les symptômes et ne la soigne pas à proprement parlé. L’acné apparait ainsi chez certaines femmes trentenaires qui cherchent à avoir un enfant et ont par conséquent arrêté de prendre la pilule.