L'homme, cet animal imparfait

Par Francis Lo @FrancisLO_ecolo

" Tous les animaux connaissent ce qui leur est nécessaire, excepté l'homme. "

Cette maxime de mon ami philosophe, Pline l'Ancien me fait dire que l'homme est un animal bien imparfait. Une forme d'indulgence lui est accordée par Louis de Bonald :

" L'homme naît perfectible, l'animal naît parfait. "

Quand le cheptel humain est explose, la démographie animale tombe en perdition. Flux migratoires, l'animal sait réguler ; émigration, l'homme est incapable de gérer.

Eugène Berryer consent : " L'homme est le seul animal à croire qu'il n'est pas bête. "

Animal, homme, des êtres vivants qui s'opposent. Quelles différences ?

Contrairement à l'animal, l'homme pense.

En vérité il se gave de la célèbre tirade " Je pense donc je suis " William Shakespeare. S a vanité est probablement la cause qui le fera éclater.

Comparaison de l'illustre Victor Hugo : " Les animaux vivent, l'homme existe. "

Plus loin encore avec cette contradiction de Batiste W. Foisy, " L'homme contrairement à l'animal pense, mais l'animal n'a pas à penser, il sait. "

Dès que l'homme a pris conscience qu'il appartenait à l'espèce animal, il s'est offusqué, s'est détaché de cette lignée impie.

Une définition fournie par Ambrose Bierce refrène son escalade :

" Homme : Animal si éperdu dans la merveilleuse contemplation de ce qu'il pense qu'il est, qu'il néglige ce qu'il devrait indubitablement être. "

Son intelligence le distincte du vivant dans un monde dont il croit être le seigneur ; tout ce qui gêne à son ascension dans une réalité humaine dominante est effacé en portant un regard désabusé sur l'animal objet quand il en tire intérêts, et dès qu'il n'y voit plus utilité, il le jette au rebut, en fait quasi autant de ses congénères.

" Entre l'homme et l'animal, il y a cette différence que le premier, ayant reçu l'usage de la parole, peut plaider en vers et en prose, pour les bas instincts qu'il partage avec le second ... "

Jean Simard oublie cette différence : l'animal tue pour vivre, l'homme tue pour le plaisir.

Contrairement à l'animal, l'homme serait doté de la raison !

" L'homme est cet animal fou dont la folie a inventé la raison. " : un propos de Cornelius Castoriadis qui pousse la bête humaine dans une folle transhumance où nul ne sait quand il s'arrêtera.

" La folie, c'est le propre des hommes, non des animaux. ", allègue Francine Ouellette, et sans aller jusqu'à l'aliénation, voici un autre mode de pensée soutenu par Alexandre Mercereau :

" L'homme est un animal raisonnable à qui la raison sert surtout à déraisonner. "

Quand il se reproduit à la manière des lapins, fort de constater qu'à l'aube du vingt-et-unième siècle, ses actes ont enclenché une immense catastrophe écologique ainsi que la sixième extinction de masse qui pousse les animaux dans les abîmes. Rien ne semble stopper sa fulgurante avancée ; l'homme se serait-il invincible ?

" L'homme est un animal crédule qui a besoin de croire. En l'absence de raisons valables de croire, il se satisfait de mauvaises. "

Sur cette oraison de Bertrand Russelle, l'homme brandit les cultes et les religions où des dieux prétendent le libérer du diable, l'homme promet à son prochain des eldorados où le tout puissant de son troupeau prétend le libérer de la famine, mais en réalité l'homme ne fait qu'agiter une carotte pour faire avancer les ânes d'une humanité menacée par le chaos qui les mènent vers une extinction prématurée.

" L'être humain est, au fond, un animal sauvage et effroyable. Nous le connaissons seulement dompté et apprivoisé par ce que nous appelons la civilisation. "

Dans sa civilisation dont parle Arthur Schopenhauer, l'existence des êtres humains qui a changé progressivement de nature, se résume à un mot : croissance, une croissance où l'animal peine à trouver sa pitance dans une nature artificielle, n' a pas sa place. L'animal est devenu le simple produit de son profit.

L'homme se dit supérieur à l'animal ! Voici l'écho de deux personnages médiatiques, le premier de David Duchovny, " L'homme n'est pas supérieur à l'animal car tout n'est que vanité. "le second de " Les animaux ont été créés par Dieu pour donner aux hommes une impression de supériorité. "

L'ego de l'homme l'entraîne vers l'hégémonie. Comme pour montrer sa supériorité, quelques fois dans une extrême cruauté, il marque au fer rouge le cuir animal si profondément que son empreinte se retrouve aux quatre coins du Monde.

" La violence animale naît de l'altération des lois de la nature, alors que la violence humaine naît de leur transgression dans la parole et la civilité. "

Pas tout à fait d'accord avec Boris Cyrulnik, car dans une inquisition violente l'homme a transgressé maintes fois les lois de la nature fortement altérée par sa main.

" L'homme, c'est un animal qui torture et qui est torturé. " : l'acte de torture qu'évoque Nusret Aziz Nesin, est une acte commis par l'homme qui porte les coups mortels sur l'animal, et même sur sa propre espèce.

Partout l'homme hérisse barreaux, barrières, barrages, barricades qui empêchent l'animal d'accéder librement aux espaces indispensables à sa survie. Paul Valéry a écrit : " L'homme est un animal enfermé à l'extérieur de sa cage. Il s'agite hors de soi. "

Dans son esprit évolué rien ne change foncièrement. France, te voilà que reconnaissante vis-à-vis de l'animal que tu juges " doté de sensibilité " , hypocrisie car Antoine Blondin " L'homme se distingue de l'animal en ceci qu'il est doué d'arrière-pensées. "

L'opprobre est jetée au visage de pays prétendu défenseur des droits : la justice d'une Argentine, ancienne dictature, accorde la qualité de " personne non-humaine " à une représentante de l'espèce Orang-outang, nommée Sandra. L'événement historique a une importance insoupçonnée qui puise sa dimension dans une définition de Jean-Paul Lebourhis :

" Un animal, c'est de la vie enveloppée de fourrure ou d'écailles, habitée par l'inquiétude, capable oh combien capable de tendresse, de force, de courage et de peur. "

Pourquoi l'animal ne serait-il pas lui aussi éclairé d'une certaine forme d'intelligence ? Dauphins, éléphants, pieuvres ... des animaux qui reconnaissent leur image dans le miroir.

L'homme croit être le nombril du Monde, et " Si l'homme se dit être un animal qui a évolué, il repose hélas son affirmation sur sa propre conception de l'évolution. "

Alors pourquoi dans ce regret émis par David Degrendele 'animalité ancrée dans l'humanité serait une tare ? Dans le monde animal, il n'y a pas de " races " ; r ace est une pure invention de l'homme qui partage les gènes de certaines espèces à plus de 99 %. L'homme n'a pas trouver en l'animal son cousin, toutefois il aspire à devenir son ami qu'il emprisonne dans des ménageries. Si zoos, jardins animaliers sont ouverts à ses enfants, il n'ose leur enseigner à sa progéniture cette morale dévoilée par Samuel Butler :

" L'homme est le seul animal qui soit l'ami des victimes qu'il se propose de manger. "

Enfin pour finir mon article dans un esprit plus confiant, je soufflerai un dernier murmure envoyé par un homme dont l'éloge est faite sur ce site, Albert Schweitzer :

" L'enfant qui sait se pencher sur l'animal souffrant saura un jour tendre la main à son frère. "

Puisque la rêverie serait propice au cerveau humain, rêvons un instant à un homme qui vivrait dans une parfaite harmonie, en frère avec l'animal ...

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