Sébastien Thomas | 10 Nov. 2015
Illustration. Combien d’élus la Seine-Saint-Denis va-t-elle envoyer au conseil régional ? Cela dépendra de la participation. En 2010, il n’y en a eu que 19.(LP/P.D.P)
Treize listes ont officiellement été déposées ce lundi en préfecture de région pour les élections régionales qui auront les 6 et 13 décembre prochain. Chacune comporte 225 candidats, répartis par département. En Seine-Saint-Denis, il y a 29 noms.
Le point sur les enjeux du scrutin dans le 93 à un peu plus de trois semaines du premier tour.Des listes connues et d’autres plus originales. Six listes un peu baroques vont tenter de se faire une place au soleil. Parmi elles, notons l’Union des démocrates musulmans français qui avait tenté sa chance lors des municipales à Bobigny avant de fusionner avec l’UDI et d’obtenir un conseiller municipal. Le parti voulait aussi se lancer aux départementales, toujours à Bobigny, avant de jeter l’éponge. L’ancien candidat UDI aux municipales de Villepinte en 2014, Fabrice Scagni, part sous les couleurs de Nous Citoyens. Pierre Tavares, élu DVG à Epinay-sur-Seine, prend la tête en Seine-Saint-Denis de la liste Aux Urnes Citoyen. Fatou Meite, conseillère municipale sans étiquette à Bondy entre 2008 et 2014, candidate aux législatives puis aux municipales, fait campagne au nom de la liste d’Union Citoyenne. Jade Rozenkranc, du parti Fluo, est membre du parti Pirate, un mouvement qui se bat contre le fichage abusif et la transparence de la vie politique. Enfin, François Asselineau est la tête de liste régionale de l’UPR, le parti anti-européen qu’il dirige.L’abstention, la terreur des candidat. C’est la préoccupation n° 1 de tous les candidats de la Seine-Saint-Denis : inciter les électeurs à voter. Et on comprend vite pourquoi puisque le nombre d’élus envoyés à l’assemblée régionale dépend aussi du nombre de votants. Le département, avec 29 candidats par liste, se situe en troisième derrière Paris et les Hauts-de-Seine. Mais le nombre d’élus au final sera réduit si l’abstention est forte. Celle-ci était de 63,1 % au 1er tour en 2010 et 59,7 % au second tour. Résultat : le 93 n’avait envoyé que 19 élus à la région. Pour une population presque équivalente (1,6 millions d’habitants contre 1,55), les Hauts-de-Seine ont 29 élus.Cumulard, vous avez dit cumulards ? A droite, on aime empiler les mandats. Sur les neuf premiers candidats de la liste LR-UDI, Bruno Beschizza et Thiery Meignen sont maires et conseillers départementaux, Brigitte Marsigny, Ludovic Toro et Claude Capillon sont déjà maires et Stéphane Salini est conseiller départemental. Les deux premiers devront forcément quitter un mandat s’ils sont élus. « Personne ne s’intéresse à ces élections donc il vaut mieux proposer des gens connus », lâche un fin connaisseur à droite. A gauche, seul Stéphane Gatignon est maire de Sevran. L’équipe de Pécresse a aussi reproché à la tête de liste, Claude Bartolone, de conserver son poste de président de l’Assemblée Nationale pendant la campagne.Le FN en embuscade. Le parti de Marine Le Pen n’a pas d’élu à la région. Mais il compte bien changer la donne. Pour y parvenir, il s’appuie d’abord sur les résultats des Européennes, scrutin qui se rapproche le plus des régionales, notamment dans la participation. Or lors des dernières échéances, en 2014, le FN était arrivé en tête au premier tour dans 60 % des villes du 93. Enfin, le parti d’extrème droite mise sur le département puisque Marine Le Pen fera son meeting national d’entre deux-tours sur le territoire.
Kachouri qui pleure, Marsigny qui rit. Le constraste avec les précédentes élections régionales, en 2010, est saisissant. Abdelhak Kachouri, qui était tête de liste PS dans le département, l’emportait alors largement décrochant une vice-présidence au passage. Cinq ans plus tard, c’est la douche froide. En 5e position sur la liste cet été, il a dû céder sa place, en octobre, à Stéphane Gatignon, maire de Sevran en rupture avec EELV au nom des accords PS et UDE, le nouveau parti écologique. Une nouvelle qu’il a apprise sur Twitter… Vexé, il a préféré se retirer de la liste. A l’inverse, Brigitte Marsigny, maire LR de Noisy-le-Grand, a vu sa côte exploser grâce à sa victoire aux élections partielles de septembre dernier. Voulant profiter de ce dynamisme, la fédération LR l’a donc propulsée en deuxième position.http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/regionales-les-enjeux-du-scrutin-en-seine-saint-denis-10-11-2015-5264735.php