Effet neurotoxique ou effet neuroprotecteur? L’association entre consommation d’alcool et capacité cognitive ou risque de démence chez les personnes d’âge mûr est complexe. Ici, il s’agit de champagne et de sa gamme d’antioxydants, des acides phénoliques bien spécifiques. Cette recherche sur l’animal, publiée à l’origine en 2013, en démontrant leur effet sur la mémoire, suggère que chez l’Homme, quelques coupes par semaine, ne pourraient que contribuer à booster la division des cellules cérébrales et à augmenter la neuroplasticité.
Ici, il s’agit précisément d’acides phénoliques spécifiques au champagne, l’acide gallique, l’acide protocatéchuique, le tyrosol, l’acide caféique et l’acide caftarique.
Les chercheurs des Universités de Reading et d’East Anglia ont examiné les effets possibles de ces acides phénoliques sur la mémoire chez des rats : 3 groupes de 8 rats ont reçu chaque jour durant 6 semaines soit un peu de champagne, soit un peu d’une autre boisson alcoolisée, soit un peu d’une boisson sans alcool, pour une même valeur nutritive et un même nombre de calories. Globalement, la dose donnée à l’animal était l’équivalent de 1,3 verre de 125ml de champagne par semaine pour les humains. Les rats ont passé au départ et à la fin de l’étude le test labyrinthe, un test qui évalue la mémoire et la capacité d’apprentissage.
· Les rats ayant reçu du champagne montrent une mémoire améliorée par rapport à ceux des autres groupes. Ils vont en effet retrouver leur chemin dans plus de 60% des cas vs moins de 50%.
· Leur performance au même test (vitesse d’orientation) est également accrue, suggérant une amélioration de la mémoire spatiale et de travail.
· Leurs cerveaux, examinés en laboratoire et en particulier l’hippocampe, la zone impliquée dans l’apprentissage et la mémoire montrent des niveaux accrus de différentes protéines favorables à la division des cellules et à la neuroplasticité.
Ainsi, les composés phénoliques spécifiques au champagne sont bénéfiques à la mémoire spatiale par l’intermédiaire de la modulation de la signalisation de l’hippocampe et de l’expression de certaines protéines. Alors que de précédentes recherches ont suggéré des effets similaires avec les flavonoïdes, cette étude révèle aujourd’hui les bénéfices possibles de certains composés phénoliques. De là à conclure que quelques coupes vont booster notre capacité cognitive…
Source:Antioxidants & Redox Signaling November 2013doi:10.1089/ars.2012.5142