Ne pas se limiter à de simples déclarations d'intentions, et baliser le terrain à une coopération effective, telle est l'engagement pris par les officiels algériens et suisses présents à la rencontre économique qui s'est déroulée, hier, à l'hôtel Hilton. Organisée à l'initiative de l'ambassade de Suisse en Algérie, en partenariat avec le Forum des chefs d'entreprise, cette rencontre qui a regroupé des opérateurs économiques des deux pays, en présence de la secrétaire d'État à l'Economie, de la Formation et de la Recherche, Mme Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch, de l'ambassadrice de Suisse, Mme Muriel Berset Kohen, du président de la Chambre de commerce et d'industrie suisse-Algérie, M. Alain Rolland, a été marquée par la présence du ministre de l'Industrie et des Mines.
Un fait qui dénote de la volonté accordée par le gouvernement algérien quant au " renforcement de la coopération économique " avec l'Etat helvétique, et de " l'extrême attention qu'il porte au développement du partenariat " avec la Suisse qui demeure " un partenaire important pour l'Algérie au cœur de l'Europe ", a-t-il souligné.
M. Abdesselam Bouchouareb qui a parlé de rôle moteur pour les entreprises des deux pays, dans les relations économiques bilatérales, a saisi l'opportunité pour évoquer les réformes " que nous sommes en train de réussir ", du code des investissements qui sera présenté, la semaine prochaine, à l'APN, a-t-il indiqué. " Nous travaillons inlassablement à l'amélioration du climat d'investissement où l'ANDI n'aura plus d'influence directe sur la gestion et l'évaluation des avantages " mais aura un rôle d'accompagnement et d'assistance, en somme de facilitation, a fait savoir le ministre. L'Algérie et la Suisse ont toujours entretenu d'excellentes relations et nous devons donner aux entreprises suisses les assurances et les éléments de confiance, a-t-il poursuivi. L'Algérie qui ambitionne d'être " le hub de l'Afrique " en matière d'IDE et d'industrialisation, veut ainsi bénéficier de l'expertise suisse à travers le renforcement des liens entre les entreprises des deux pays, notamment, dans le secteur de l'industrie. Le ministre qui a plaidé pour une présence plus signifiante des opérateurs suisses dans notre pays, a déclaré attendre " des réseaux d'échanges " et compter davantage sur les associations patronales en tant qu'incubateurs des investissements. Aussi, a-t-il incité les opérateurs présents à agir dans ce sens et signer des contrats lors de la rencontre.
La secrétaire d'État à l'économie du département fédéral, de la Formation et de la Recherche, Mme Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch abondera dans la même direction en prônant la promotion des relations économiques bilatérales pour les projeter dans le cadre des échanges. Aussi, a-t-elle indiqué, la mission suisse s'inscrit dans l'objectif de recherche de nouveaux marchés. " L'Algérie, de par sa situation géographique, a le potentiel de devenir une plateforme en la matière ". Selon ses propos, les entreprises de son pays ne sont pas toujours au fait des avantages liées à l'investissement en Algérie. Par conséquent, " il s'agit de mieux cerner les opportunités dans ce pays et mettre en relation directe les entreprises ", a-t-elle conclu. La même conviction a été partagée par le président du FCE qui a d'emblée expliqué que le forum était " résolu à s'impliquer dans le système de réforme économique sur la base d'un dialogue franc avec les autorités algériennes " de même qu'il " œuvre pour que l'Algérie s'engage dans une ère nouvelle ". M. Ali Haddad dira, à propos de l'ordre du jour que " l'entreprise algérienne doit représenter le seul moteur de la croissance et l'accélérateur de la diversification économique ". Aussi, le FCE qui est convaincu de la nécessité de d'agir sur la facture des importations devenus très lourde, milite pour un secteur privé fort et dynamique qui créer des emplois et offre les opportunités pour un développement plus inclusif et durable ".
C'est là d'ailleurs " le fondement pour une économie émergente ", a-t-il soutenu. Le président du FCE a également souligné que le forum rejoint la démarche du gouvernement qui consiste à l'encouragement du secteur privé comme étant " l'un des mécanismes privilégiés " de stimuler l'investissement productif. A l'adresse des opérateurs suisses, il expliquera que l'Algérie a besoin de leur expertise en matière de maîtrise technologique. Dans sa lancée, le président du FCE ne s'est pas privé de critiques à l'endroit de ceux qu'il désignera par les " salonards qui cherchent à ce que la pays reste en état d'observation ". Il faut inverser la tendance actuelle, développer nos capacités de production et atteindre un niveau appréciable de diversification et d'intégration économique, a-t-il souligné. Le message de l'ambassadrice de Suisse rejoint les attentes de la partie algérienne dans le sens qu'elle a recommandé de dépasser certains stéréotypes pour aller de l'avant des objectifs recherchés. Mme Muriel Berset Kohen qui mettra en évidence les " relations historiques entre les deux pays ", a déploré, toutefois, le fait que les entrepreneurs des deux pays " ne se connaissent pas assez ". A ce titre, elle saluera l'engagement et la dynamique du FCE qui tend à rapprocher les liens entre les opérateurs suisses et algériens.
L'ambassadrice a fait part, pour la circonstance, d'entretiens officiels avec les ministres du Commerce et de l'Industrie et des Mines annonçant que d'autres entrevues devraient avoir lieu dans le cadre de cette mission. Pour sa part, le président de la Chambre de commerce et d'industrie Suisse-Algérie, M. Alain Rolland a parlé de nécessité d'optimiser le niveau des échanges au regard des potentialités des deux pays. Il a aussi souligné cette volonté commune " d'inscrire les relations économiques bilatérales dans une démarche durable " et ne pas rester " dans les déclarations d'intentions ". Aussi, la démarche de la CCISA consiste à soutenir les entreprises, en amont et en aval. Selon lui, les relations spécifiques entre les deux pays renseignent sur la nécessité d'accompagnement et de conseil des entreprises algériennes. Il s'agira aussi, de sensibiliser les pouvoirs publics des deux pays sur le rôle des PME-PMI pour consolider les capacités d'exploration des opportunités de coopération.
L'intervenant qui a annoncé une rencontre, l'année prochaine, entre les exportateurs algériens et importateurs suisses dans le secteur de l'agroalimentaire, a fait part de la disponibilité de la chambre à mobiliser un réseau de contact pour assister les entreprises, notamment en ce qui concerne la formation.
D. Akila
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La coopération algéro-suisse
Un potentiel qui servira les deux pays
Le médicament, le transport, les services et l'agroalimentaire au menu. Il y a un potentiel dans ce partenariat qui pourra servir les deux pays.
Un potentiel qui nous ramène la technologie et le savoir-faire qui nous manquent et que détiennent les Suisses. Il annoncera un contrat dans le domaine du transport. Le processus des échanges doit être traduit et porté par les entreprises et les organisations patronales
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