En marge du néoclassicisme de la fin du XVIIIe siècle, le sentiment romantique émerge en France en plongeant ses racines dans un mal-être, symptomatique d’une époque troublée tant sur le plan politique et économique que social et culturel. De la fin de l’Ancien régime aux espoirs déçus de la Révolution de 1848, les artistes traversent un siècle fait de bouleversements et de désenchantements qui les amènent à repenser, voire à redéfinir, la finalité de leur art.
Le néoclassicisme, des grands maitres tels David, Girodet ou Gérard porte une esthétique où la violence, souvent légitime, s’impose comme une caractéristique du discours artistique. Si elle aboutit souvent à la mort vertueuse du héros, elle marque aussi le début d’un dialogue entre morts et vivants dans l’au-delà. Une production foisonnante souvent méconnue, attachée au surnaturel, voire au morbide, voit ainsi le jour dès le Directoire et pendant toute la période romantique alors que la Terreur, les bouleversements politiques et les guerres napoléoniennes ont rendu quotidienne l’horreur qui n’est plus un sujet privilégié de la peinture d’histoire mais une réalité.
À travers une réunion d’œuvres françaises de David, Delacroix, Géricault et Ingres, souvent inédites, l’exposition montre le passage d’une violence dramatique et maîtrisée à la fin du XVIIIe siècle vers une forme française du romantisme fantastique et noir nourri tant par le traumatisme révolutionnaire que par la littérature ancienne et contemporaine.
Photos © FG / Roughdreams.fr
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Visages de l’effroi
Du 3 novembre 2015 au 28 février 2016
Musée de la Vie Romantique
Hôtel Renan-Scheffer
16, rue Chaptal
75009 Paris
http://parismusees.paris.fr/