Les luttes de clans au sommet du système d’Alger ont de tout temps été réglées par l’utilisation du joker politique que représente la Kabylie à travers des tentatives de manipulation de sa jeunesse par les relais locaux de l’administration coloniale algérienne.
Depuis l’avènement du MAK (Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie) sur la scène politique kabyle, l’utilisation de ces méthodes devient problématique, car les revendications de la Kabylie ne sont plus d’ordre identitaire ou social : La Kabyle aspire désormais à accéder à son indépendance.
Aux « bavures » militaires qui ont endeuillé la Kabylie le mois d’août dernier s’ajoute ces derniers temps le harcèlement des jeunes kabyles par certains policiers zélés du système d’Alger. En effet, dans la journée du samedi 07 novembre 2015 plusieurs jeunes de la localité des Ouadhias ont été arrêtés par des agents du commissariat de la même ville et gardés plus de 24 h dans les cellules de ce commissariat. Parmi ces jeunes, se trouve Hachim Hacène,fils de Muhand-wamar hachim,dit Dda Muh, ,membre du Conseil national du MAK, ancien président de ce conseil. A sa sortie des geôles du commissariat, dimanche 08 novembre 2015, vers 15h de l’après-midi, Hacène porte des stigmates sur son bras et son visage. Le jeune Hacène avait été arrêté à sa sortie du chantier où il travaille alors qu’il se trouvait à l’intérieur du véhicule en stationnement qui devait le conduire chez lui à la fin de la journée. Il lui est reproché entre- autres : « Consommation de la bière, brûler des pneus et faire partie d’un réseau de trafique en tout genre… ».
Que cherchent ces policiers : des intimidations à l’adresse des militants du MAK ou provoquer des troubles pour que l’un des clans qui se disputent le pouvoir au sommet du système l’emporte sur l’autre ? S’il s’agit de la première hypothèse, intimidation, qu’ils se détrompent, car les militants du MAK sont déterminés à mener leur combat jusqu’au bout, la libération de leur patrie: la Kabylie, quel que soit le prix à payer. S’il s’agit de provoquer des troubles, les relais locaux du système doivent savoir que la jeunesse kabyle ne s’y prêtera plus à ce jeu mal saint consistant à régler les problèmes des leurs maîtres d’Alger auxquels ils font allégeance. Si un jour, le peuple kabyle doit descendre dans la rue, c’est pour revendiquer ses droits fondamentaux et non quémander des revendications, d’ordre social ou folklorique, qui ne verront jamais le jour.
En cette période de trouble où le climat général se dégrade de plus en plus au sommet du système d’Alger, la prudence doit être de mise. La crise économique et financière, où la moitié des revenus ont fondu comme du beur au soleil, ne permet plus l’achat de la paix sociale et les peuples de ce pays devront donc serrer la ceinture. Aux effets de cette crise, s’ajoutent : l’inefficacité de la gouvernance, la corruption, l’instrumentalisation de la justice, la bureaucratie chronique qui dure depuis 1962….Les éléments déclenchants de ces troubles sont en train de se mettre progressivement en place afin de permettre à un clan de l’emporter sur un autre et perpétuer le système d’essence arabo-islamique qui leur est commun. La Kabylie n’est donc pas concernée par cette « guerre » des clans, son objectif, est la récupération de sa souveraineté perdue en 1857 par son rattachement à l’Algérie par un autre colonialisme, le colonialisme français.
Arezki Ait Tighilt
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