Je n’ai pas beaucoup lu P.D. James, l’une des reines du polar anglais (le seul livre dont je me souvienne est « La mort s’invite à Pemberley », une austenerie policière qu’elle a commise dans les dernières années de sa vie). Autant dire que cette lecture a été une jolie (re-)découverte.
Le personnage de Cordelia Gray est plaisamment croqué : fille d’anarchiste, ayant partagé son enfance entre différentes marâtres, le couvent et les vagabondages avec son père et ses « camarades » sur les routes de l’Europe révolutionnaire, elle a les pieds sur terre, un grand sang froid, une vivacité d’esprit bien utile pour ses enquêtes, mais aussi un zeste de sensibilité qui la rend très humaine.
Le contexte est enchanteur : la ville universitaire de Cambridge que P.D. James a bien connue, avec sa rivière sur laquelle canoter, ses bâtiments de pierre séculaire, sa lumière si particulière, son chœur… L’ambiance seventies, les façons d’être des étudiants d’alors sont aussi un atout charme de ce livre. Le superintendant Dalgliesh, inspecteur de Scotland Yard que P.D. James a créé avant Cordelia Gray, fait figure de statue du commandeur : plusieurs fois invoqué par le défunt Bernie Pryde (qui avait pourtant pâti de son intransigeance quand il travaillait encore dans la police), il apparaît à la fin pour tenter de faire la lumière sur toute cette histoire.
L’intrigue est bien ficelée sans être hallucinante. Mais j’ai quand même été captive. Je crois vraiment cependant que cette enquête « policière » est plus attrayante par l’âme de ses personnages principaux que par sa complexité.
Challenge « A year in England«