Le 5 novembre 2015, l’Agence Nationale du Médicament (ANSM) donnait un feu vert officiel à l’essai clinique sur la greffe d’utérus porté par l’équipe de gynécologie obstétrique du CHU de Limoges, le premier établissement en France à obtenir cette autorisation. Un espoir pour les femmes nées sans utérus ou ayant subi une hystérectomie (ablation de l’utérus) pour une pathologie bénigne, qui pourront, grâce à cette intervention, donner naissance après avoir reçu un utérus prélevé sur une donneuses en état de mort encéphalique.
Plusieurs essais cliniques sont en cours dans le monde : Une équipe de pointe britannique a récemment » annoncé » le premier bébé britannique né grâce à la transplantation de l’utérus pour 2017. En effet, les autorités britanniques ont également donné leur feu vert pour un essai clinique impliquant 10 participantes.
La transplantation d’utérus a déjà une longue histoire. La première transplantation a été réalisée sur une femme de 26 ans en Arabie Saoudite qui avait perdu son propre utérus à la suite d’hémorragies liées à la naissance de son enfant. Un utérus transplanté qui ne » survivra » que 99 jours. En décembre 2010, des équipes suédoises annoncent une gestation à la suite d’une greffe d’utérus chez le rat. Les derniers exemples en date ont été apportés par des équipes suédoises, avec le legs de son utérus, d’une mère de 56 ans à sa fille, dépourvue de cet organe à la suite d’une affection génétique rare et par des équipes turques, avec la transplantation, à partir d’une donneuse décédée, d’un utérus chez une jeune femme de 21 ans atteinte du syndrome de Rokitansky-Küster-Hauser (absence congénitale totale ou partielle d’utérus). Actuellement, seule la Suède a obtenu des naissances après greffe d’utérus, à partir de donneuses vivantes.
L’essai clinique français : Le feu vert accordé au CHU de Limoges va permettre le lancement d’un essai clinique, mené par les Drs Tristan Gauthier, Pascal Piver et le Pr Yves Aubard sur 8 femmes volontaires, recrutées au niveau national, âgées entre 25 et 35 ans, n’ayant jamais eu d’enfants et en bonne santé. La première greffe pourrait avoir lieu fin 2016 et la première naissance fin 2018, à l’issue d’une période d’un an de surveillance du greffon. La spécificité de l’essai français repose sur la greffe d’utérus à partir de donneuses décédées afin d’éviter à des donneuses vivantes d’éventuelles complications chirurgicales.
CHU Réseau rappelle que déjà en 2009, l’équipe de Limoges, avaient permis les premières naissances en France après autogreffe de tissus ovariens cryopréservés.
Source : CHU Réseau Transplantation d’utérus : le projet de recherche clinique du CHU Limoges accepté
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