Magazine France

Le PS dans la tourmente

Publié le 18 juin 2007 par Jeune Prof De Droite

Le PS me para??t ??tre dans une tr??s mauvaise passe. Si S. Royal avait gagn?? la pr??sidentielle, l'unit?? de fa??ade aurait sans doute ??t?? pr??serv??e un temps encore, mais l'??chec de la candidate a ??t?? non pas la cause, mais le r??v??lateur de toutes les difficult??s que conna??t le parti.

Au flou id??ologique - le PS n'a toujours pas tranch?? entre gauche '"dure" et social-d??mocratie - viennent s'ajouter les querelles de personnes : Laurent Fabius et Dominique Straus-Kahn vont t??cher de rendre S. Royal responsable de la d??faite pour la faire sortir du jeu, et il est ??vident qu'une fois les l??gislatives pass??es, l'heure sera aux r??glements de compte.

Mais S. Royal se verrait bien de nouveau investie par le PS dans la perspective des prochaines pr??sidentielles de 2012. D??s le soir de la d??faite, elle annon??ait : "Vous pouvez compter sur moi pour approfondir la r??novation de la gauche et la recherche de nouvelles convergences au-del?? de ses fronti??res actuelles ; c'est la condition de nos victoires futures." Dans cette perspective, l'id??al ??tait pour elle de jouer le r??le de chef de l'opposition ?? l'Assembl??e Nationale.

Mais en faisant figurer dans son pacte pr??sidentiel l'interdiction du cumul des mandats, S. Royal s'est plus ou moins laiss?? prendre ?? son propre pi??ge : actuellement pr??sidente de r??gion, elle ne pouvait sans contrevenir ?? ses engagements briguer un nouveau mandat de d??put??. Elle a donc sagement annonc?? hier qu'elle renon??ait ?? ??tre candidate, pr??f??rant la pr??sidence de r??gion.

A dire vrai, S. Royal aurait tout aussi bien pu ??tre candidate ?? la d??putation et annoncer, une fois ??lue, renoncer ?? son mandat de pr??sidente de r??gion. Cela lui aurait donn?? une tribune ?? l'??chelle nationale, alors qu'elle s'enferme dans un mandat local. Mais S. Royal n'a cess??, durant la campagne, de mettre en avant son engagement en Poitou-Charentes, faisant de sa r??gion une vitrine de son action politique. Cela explique peut-??tre en partie sa pr??f??rence finale.

S. Royal compte en fait arriver ?? ses fins sans ??tre d??put??  : le discours qu'elle a tenu aujourd'hui lors du conseil national du PS ??tait on ne peut plus clair. Elle a imput?? l'??chec de la campagne en partie ?? un probl??me de calendrier : selon elle, au lieu d'??laborer un programme pr??sidentiel puis de choisir un candidat, le PS devrait se choisir un ou une candidate, puis ??laborer le futur programme (sous la houlette du candidat d??sign??). Et surtout, elle a souhait?? que cette d??signation du futur candidat se fasse rapidement apr??s les l??gislatives.

S. Royal cherche manifestement ?? profiter au maximum de la popularit?? qu'elle a acquise durant la campagne pr??sidentielle : elle souhaiterait que l'investiture ait lieu le plus t??t possible pour b??n??ficier pleinement de cet ??lan en sa faveur. On comprend les protestations d'un L. Fabius, qui a d??nonc?? des "arri??re-pens??es" dans le discours de S. Royal, ou d'un D. Strauss-Kahn, qui y a vu des propos "sans int??r??ts". Organiser des primaires 4 ans et demi avant l'??lection, la ficelle serait en effet un peu grosse !

En comparant avec ce qui s'est pass?? ?? l'UMP, je ne suis pas persuad?? que le probl??me soit un probl??me de calendrier. L'ump a d'abord commenc?? par mettre au point un programme l??gislatif, avant de se choisir un candidat pour la pr??sidentielle. La diff??rence entre le PS et l'UMP n'a pas ??t?? une diff??rence de calendrier mais de choix de candidat. Le candidat soutenu par l'UMP, N. Sarkozy, ??tait le pr??sident du parti : il avait donc non seulement auparavant contribu?? ?? l'??laboration du programme mais avait su aussi f??d??rer l'essentiel du parti autour de lui, de la base au sommet.

S. Royal a ??t?? essentiellement investie candidate par les nouveaux militants  contre le souhait d'une part non n??gligeable des cadres du PS. Elle n'a pas pu f??d??rer autour d'elle, et a d?? subir quasiment plus d'attaques de la part de son propre camp que du camp adverse. Le premier secr??taire du PS ??tait le candidat naturel du parti pour la pr??sidentielle, mais il n'a pas su s'imposer. L?? a sans doute ??t?? la plus grande inf??riorit?? du PS sur l'UMP dans cette campagne. Si on ajoute ?? ces querelles intestines une ligne id??ologique h??sitante (le "consensus mou" pour reprendre l'expression de D. Strauss-Kahn) et les bourdes ?? r??p??tion de la candidate, il devenait difficile pour le PS de l'emporter.

Ainsi, le PS est en crise et il doit imp??rativement choisir rapidement une ligne politique claire (on ne peut ?? la fois lorgner vers l'extr??me-gauche et le centre sans se condamner ?? des pirouettes permanentes) s'il veut avoir une chance de gouverner autrement que par la r??gle de l'alternance (dont on a vu les limites le six mai dernier). Mais le PS ne tranchera sans doute pas les questions de fond tant que subsisteront les querelles de personne. Et de ce point de vue l??, les derni??res d??clarations de S. Royal et de D. Strauss-Kahn laissent penser que la saga des luttes internes a encore de beaux jours devant elle...


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Jeune Prof De Droite 1 partage Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte