Aşıklı Höyük: un site qui remonte à l'aube de la civlisation

Publié le 09 novembre 2015 par Jann @archeologie31
Aşıklı Höyük est un monticule sur les rives de la rivière Melendiz dans le sud de la Turquie. Il se situe non loin du célèbre site de Çatalhöyük.
Daté à environ 7500 avant JC, Çatalhöyük est connu pour être un des plus grands et anciens sites du Néolithique jamais trouvé. Mais Aşıklı Höyük est encore plus ancien, puisqu'il remonte à environ 8000 ans avant JC...
Restes de structures mis au jour et remontant au 8ème millénaire avant JC. Credit Aşıklı Höyük archive.
Bien qu'il soit moins connu et beaucoup plus petit que Çatalhöyük, des fouilles archéologiques à Aşıklı Höyükont ont révélé un riche aperçu de la vie d'une petite ville d'il y a 10000 ans, bien avant les pyramides, les ziggurats, palaces et autres constructions monumentales des anciennes cités les plus expansives de Mésopotamie et d'Egypte.
D'abord étudié par le professeur Ian A. Todd en 1964, des fouilles à grande échelle n'ont pas eu lieu avant 1989 sous Ufuk Esin de l'Université d'Istanbul. Depuis, c'est devenu l'une des plus importantes fouilles archéologiques de la région, et le site fait toujours l'objet d'études et de recherches.
Les découvertes faites à Aşıklı Höyükont comprennent des structures d'habitat en adobe, au moins 400 pièces et aussi 70 tombes sous le sol des maisons.
Un enterrement sous-plancher d'un adulte en position recroquevillée. Credit Aşıklı Höyük archive.
Généralement, les habitations avaient une ou deux pièces avec un foyer et certaines étaient construites en bancs de terre.
Curieusement, les maisons étaient relativement sombres à l'intérieur, car elles étaient construites sans portes ni fenêtres. "Ces maisons n'avaient pas de porte d'entrée" constate Heval Bozbay, qui est membre de l'équipe de recherche à Aşıklı Höyük depuis 2009, "pour entrer dans une maison, il fallait grimper une échelle à l'extérieur et pénétrer par une ouverture dans le toit pour descendre une échelle intérieure. La seule source de lumière était cette ouverture dans le toit, ainsi qu'un ou deux trous dans le mur, bien trop petits pour être appelé fenêtre selon les standards modernes."
Une pierre en obsidienne et d'autres objets en basalte, granite et tuf ont aussi été trouvés.
Situés dans une zone ayant un passé géologique d'activité volcanique, les habitants de cette communauté avaient facilement accès à un approvisionnement riche en matériel volcanique pour produite leurs biens.
L'obsidienne était une ressource de grande valeur, qui, selon les chercheurs, a pu être éventuellement un produit de commerce avec des communautés éloignées en Syrie et à Chypre.
La découverte probablement la plus intéressante se rapporte à une structure en forme de carré qui montre des traces d'un intérieur plâtré peint entièrement en ocre rouge. Les recherches à l'intérieur ont aussi montré que dans chaque coin il y avait une grande pierre sur laquelle était placé un poteau en bois. "Les archéologues qui ont étudié cette structure pensent que c'était probablement utilisé comme lieu cérémoniel; des traces suggèrent qu'une sorte de fluide était versé lors de cérémonies" note Bozbay.
Un temple ou une importante construction communautaire ? Cette question est encore sans réponse...
Le temple ou bâtiment communautaire. Le sol et les murs sont peints en rouge. Différentes couches du bâtiment peuvent être vues en bas à gauche de la photo. Credit Aşıklı Höyük archive.
Aujourd'hui, les visiteurs du site peuvent voir des reconstructions modernes de ces maisons ainsi que la butte où on eu lieu les fouilles.
Les recherches sur le site continuent et les archéologues espèrent qu'Aşıklı Höyük, comme d'autres sites mieux connus du Néolithique tels que Çatalhöyük et Göbekli Tepe, apporteront de précieux renseignements sur la façon dont vivaient les habitants du Néolithique et comment leurs communautés ont formé les fondations sur lesquelles ont été construites les grandes civilisations qui entourent la Méditerranée.
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