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On a vu : « Notre petite soeur » de Hirokazu Kore-eda

Publié le 09 novembre 2015 par Swann

Le dernier film du japonais Hirokazu Kore-eda (Tel père, tel fils) est une ode à la beauté des choses simples : un bol de riz, la floraison des cerisiers, le sable humide et surtout l’amour fraternel – ici entre quatre soeurs. Un film apaisant et optimiste.

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C’est lorsque leur père meurt que les trois soeurs Sachi, Yoshino et Chika rencontrent pour la première fois leur benjamine, Suzu, née d’un second mariage. Les trois aînées vivent dans une grande maison où elles accueillent la petite dernière, qui fuit sans regret une belle-mère inconsistante. Les quatre jeunes femmes apprennent, non sans difficultés, à s’apprivoiser. La maison devient alors le lieu où les sentiments intimes sont dévoilés (aidées par la liqueur de prunes maison), où les portes claquent et les rires éclatent.

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Le calme japonais est mis à l’honneur. Contenues par la bienséance chère à la culture nippone, les relations se tissent (et se détruisent parfois) dans la douceur et la discrétion. Les scènes sont lumineuses, les plans sont larges et peu mouvementés, la vie évolue lentement et paisiblement. Les rares scènes de disputes se résolvent sans trop d’effusion. On suit ainsi les quatre soeurs au quotidien : le réveil difficile, les (nombreux et appétissants !) repas, les réflexions sur leurs couples respectifs, les matchs de foot de Suzu, la cueillette des prunes, les cuites qui en résultent, etc. Et surtout, mis à vif par des caractères différents, on voit évoluer les sentiments de chacune des soeurs : le devoir presque maternel de l’aîné, l’affirmation des cadettes, les questionnements de la benjamine sur sa place au sein de cette sympathique mais explosive famille.

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Notre petite soeur soulève également, en trame de fond, les questions intrinsèques à l’humanité : la place dans la société, la famille, le couple ; la mort et la maladie ; les regrets ou remords du passé ; les inquiétudes de l’avenir.

On retient de ce film le cadre magnifique (cerisiers en fleur, mer houleuse, maisons traditionnelles), le dépaysement culturel (la nourriture alléchante, les divers protocoles de la vie en société), et surtout l’amour sincère et puissant des quatre soeurs. Pas d’attendrissement superflu, pas de mièvreries, le film rend avec pudeur l’élégance des émotions simples.

Notre petite soeur, réalisé par Hirokazu Kore-eda, en salles en France depuis le 28 octobre.


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