Opérateurs ferroviaire de proximité : un bilan mitigé L'une des plus belles réussites est sans conteste à mettre au crédit du port de La Rochelle

Publié le 09 novembre 2015 par Blanchemanche
#PortAtlantique #LaRochelle
FRET FERROVIAIRE 09/11/2015

La 5e édition de la Journée OFP (opérateurs ferroviaires de proximité) a mis en lumière la performance des opérateurs existants, les projets de développement et l'apport des nouvelles technologies. Mais sans faire oublier les nombreuses incertitudes liées à l'état du Réseau Ferré National (RFN) et à la hausse des péages.


Le point effectué par SNCF Réseau lors de la 5e Journée OFP n'a pas dissipé toutes les inquiétudes. © Olivier Constant
À en juger par la fréquentation record de ce rendez-annuel annuel - plus de 370 participants - la  cinquième Journée de rencontres et d'échanges OFP était très attendue ce 5 novembre 2015. Organisé par l'association Objectif OFP, cet événement a permis de faire le point sur les nombreuses avancées réalisées par les opérateurs au cours de l'année écoulée.


Les ports, véritables réservoirs de trafic

L'une des plus belles réussites est sans conteste à mettre au crédit du port de La Rochelle. Véritable organisateur de fret ferroviaire, le port envisage, en effet, de porter sa part modal dans le domaine du fer à 20 % à l'horizon 2020. "Les 2,4 millions de tonnes prévues à cette échéance pourraient représenter 5 % du volume du fret transporté en France", souligne Philippe Guillard, directeur des opérations et de la logistique du port de La Rochelle. Sous sa casquette de patron d'OFP Atlantique, le dirigeant confirme, par ailleurs, que "les objectifs de trafic 2016 (650 000 tonnes - ndlr) seront atteints dès 2015".Plus au Sud et pour bien montrer une fois encore toute l'importance des ports pour le développement à venir des OFP, c'est le port de Bordeauxqui a fait l'actualité. Il a annoncé que les 15 km de voie unique d'Ambès indispensables pour procéder à l'acheminement de 500 000 tonnes par an - essentiellement des produits chimiques - seraient rénovés entre mars et juillet 2016. La grande nouveauté de ce dossier, c'est qu'il pourra bénéficier d'un financement européen à hauteur de 20 % dans le cadre du fonds Réseau Transeuropéen de Transport (RTET).Vitale également pour l'acheminement des céréales, la ligne Auch-Agen en bénéficiera aussi. L'engagement de l'Europe pourrait s'élever à 30 % du montant des travaux, ceux-ci étant prévus courant 2017.


Nouvelles inquiétudes autour du réseau

Les lignes capillaires ont peut-être trouvé là une nouvelle source de financement. Il conviendra, cependant, de convaincre l'Europe que tout ou partie des demandes pourront finalement être retenues. Visiblement, la partie est loin d'être gagnée puisque d’autres contacts pour une prise en compte dans le Plan Juncker ont débouché sur une fin de non recevoir cet été au motif que "les lignes capillaires, c'est du local", explique Arnaud Colson, président de l'UNPG (Union nationale des producteurs de granulats).En attendant et pour une séance intitulée "les capillaires et les infrastructures de service : quelles solutions ?" très attendue par la salle, le point effectué par SNCF Réseau n'a pas du tout dissipé les inquiétudes des opérateurs ferroviaires de proximité, des entreprises ferroviaires et des chargeurs. Même si cinq opérations de remise en état de lignes qualifiées de majeures sont désormais lancées, d'autres lignes capillaires plus fragiles sont plus que jamais menacées alors qu'elles concourent à générer une bonne part du total des capillaires, soit 20 % du fret français.Déjà inquiétante, la situation devient franchement préoccupante avec l'annonce toute récente de suspension de services voyageurs sur des lignes comme Laqueuille-Le Mont-Dore ou Neussargues-Béziers. Les seuls trains de fret circulant sur ces lignes ne pourront pas, en effet, justifier très longtemps le maintien de travaux d'entretien de voie dont le coût ne sera pas couvert par les péages fret.Concluant la journée sur une note plus optimiste, le président d'Objectif OFP, Jacques Chauvineau, a souligné "qu'une solidarité de branche était en train de se mettre en place. Mais nous avons aussi besoin d'un appui lisible et clair". Le message n'a, semble-t-il, pas été totalement reçu puisque le représentant du secrétaire d'État chargé des transports, de la Mer et de la Pêche, a conclu les débats en rappelant simplement les actions en cours et le soutien de l’État aux acteurs de la filière.http://www.wk-transport-logistique.fr/actualites/detail/89254/operateurs-ferroviaire-de-proximite-un-bilan-mitige.html