Point of (inter)view X Billy Changer

Publié le 09 novembre 2015 par Pointofview @ptofvw
Billy Changer est mon nouvel artiste préféré depuis 2014. Je l’ai découvert par hasard  dans une playlist Reverberation avec le titre “She Won’t Give Me Her Sweet Time”. Quelques temps après, il a signé la musique d’un clip de surf pour une marque de lunettes, j’ai mis des jours à retrouver cette musique. J’ai commencé à m’intéresser de près à ce qu’il faisait ce qui m’a amené à découvrir Corners le groupe dans lequel il joue et qui a donné un concert complètement dingue à l’espace B en avril cette année.

Je crois que les choses se passent plutôt bien pour lui, il vient de sortir un EP chez Lolipop Records et on l’a vu jouer dans les soirées hipsto de What Youth. Bref sa musique est un peu difficile à décrire mais je dirai que c’est du garage qui sent bon la crasse et les palmiers de L.A. On a eu la chance de lui poser quelques questions. Enjoy. (Vous trouverez la version anglaise en fin d’article). Salut Billy ça va ? Juste pour planter le décors, tu es où là, tu faisais quoi ? Je suis en Californie, à Echo Park chez Lolipop Records avec Louis Fillinger et Wyatt Blair. Mon nouvel album sort aujourd’hui donc j’ai la banane, je chill au magasin ! C’est un peu chiant mais peux-tu te présenter rapidement ? Nous dire comment tu as commencé. J’ai commencé à jouer de la musique quand j’étais enfant, je ne me rappelle plus très bien à quel âge. Mon père m’a donné une cassette de Satanic Majesty, je suis resté sur le cul lorsque je l’ai écouté. C’était la première fois que j’entendais des percussions, des guitares Blues, et un super pianiste. Je n’oublierai jamais cette nuit passée à écouter ma cassette de Satanic Majesty. Comment fais-tu pour gérer ton temps entre le groupe Corners et ton projet perso ? Ça se passe à la cool et naturellement car depuis les débuts de Corners, Tracy et moi avions bien dit que nos projets persos devaient être bien indépendants du groupe. La séparation entre ces deux projets se fait donc naturellement. Si, chacun de notre côté, on créé quelque chose qui semble convenir plus au groupe on le propose. Mais jamais on ne mélange les projets. Cela dit, pour le prochain album de Corners, je vais gérer l’enregistrement et être producteur ! Je suis super content d’écrire des chansons pour ces deux projets. Corners est un travail collectif, et une musique plus agressive, créée sur l’instant alors que Billy Changer est quelque chose de plus personnel et contrôlé avec une musique plus émotive. C’est un engagement à plein temps qui m’a causé des torts. J’ai perdu des amis du fait d’être loin, du temps passé à enregistrer mais je continue et la musique m’aide.

Peux-tu décrire ta musique ? Comment créé tu tes chansons ? Je vois ma musique comme de la Mutant Pop. Ce n’est pas du Garage, ni du nu gaze C’est vraiment son propre style et univers. J’écris et enregistre toutes mes chansons seul dans un environnement propice, et j’essaye de créer des atmosphères bizarres (surtout en ce moment où je dors à droite et à gauche et que je suis pratiquement sans domicile) afin de sortir des chansons différentes. Maintenant j’ai un groupe (Corners) mais j’accorderais toujours plus d’importance à ce projet, c’est ma vision. Pour faire des choses intéressantes je me concentre sur le début du process de création. Avec quel instrument dois-je commencer ? Qu’est-ce que je veux que les gens ressentent en écoutant ma musique ? A quelle vitesse tourne le monde aujourd’hui ? La première partie est vraiment chelou, c’est à ce moment là que la magie opère, et je ne peux que l’expliquer par : je dois être le porteur de quelque chose que je ne comprends pas. Cela arrive comme un son sur ma machine et c’est comme ça que je le perçois comme quelque chose de vivant. Après les premiers titres tout va très vite. Je fais une putain de mélange avec les voix et les guitares puis j’ajoute juste ce qu’il faut pour que cela devienne quelque chose qui a du charme.

Quelles sont tes influences culturelles ? Qui sont les gens qui t’ont influencés?

Les plages de Los Angeles, spécifiquement Dockweiler et El Porto, me donnent toute l’énergie et l’inspiration dont j’ai besoin pour penser à ma musique et la transcrire en studio. Je m’assois là bas comme un tournesol, je prends le soleil dans la gueule, je regarde l’immensité de l’océan et je mets ma vie en perspective jusqu’à ce que je sois prêt à revenir dans mon petit studio pour commencer à enregistrer.

Ça m’a pris du temps d’être à l’aise avec ça mais maintenant je peux assumer d’être juste bizarre et j’arrive à vraiment écouter pleinement ma musique. Je me dis que cette musique provient d’un endroit special et profond où des gens ont ressenti la même chose que moi avant.

Je passe des disques à la radio KXLU 88,9 FM de Los Angeles et tous les gens là bas m’ont beaucoup influencé comme tous les gens que je rencontre chez Lolipop Records et dans cette putain de ville ! Après Le truc c’est que ce que font les gens c’est généralement assez naze, donc quand c’est bien je le remarque. Je me mets en opposition avec tout le monde ça sonne assez dramatique mais j’aime bien. Je me sens aussi en compétition avec des gens comme Tracy et des groupes tels que Froth, Adult Books et Mr. Elevator et ça me permet de me motiver dans ma musique et de progresser.

Quel est le programme pour les mois à venir ?

J’ai mon LP qui vient de sortir chez Lolipop Records et après je vais partir en tournée en novembre. Les dates et les villes vont bientôt être annoncés. Stay tuned !

Quels sont les meilleurs choses dans la vie ?

Tous les instruments que je peux acheter pour que dalle sur Craiglist, et l’avantage de vivre dans une putain de grande ville.

Merci,

Billy

Toutes les infos: Acheter son vinyl / Soundcloud / Bandcamp / Facebook    – ENGLISH VERSION – Hi Billy how are you ? Where are you now and what are you doing ?

I’m at Lolipop Records in Echo Park, CA hanging with Louis Fillinger and Wyatt Blair. My Self Titled LP dropped today so I’m chilling at the shop with a smile on my face.

It’s a bit boring but can introduce yourself quickly? Tell us how did you start.

I started playing music when I was a kid, don’t really know how young. My father gave me Satanic Majesty on cassette and was BLOWN away when I heard it. It was my first time hearing percussion, blues guitar, and the fucking piano man. I’ll never forget that first night with my Satanic Majesty tape.

How can you manage your time between Corners and your personal project ?

It all happens naturally, because it was decided early on with Corners that Tracy’s and I’s self produced music would be independent from the band. We really only contribute independently if one of our solo songs go well with what Corners is working on, but we never just arbitrarily bring our solo work into the mix. That being said, I will be recording and acting as a surrogate producer for the next Corners album! So I’m happy to write songs for both. Corners is collaborative, aggressive, and improvisational while Billy Changer is more emotional, personal, and controlled. It’s full time and I’ve lost a lot of friends due to just being away, working, and recording music but I move on and music helps me.

Can you describe your music? How you created your songs? 

I describe my music as Mutant Pop. It’s not garage, its not shoe or nu gaze, or anything contrived, It’s really in it’s own fucked up world of its own. I write and record all my music alone in a conducive environment, and create strange environments for myself (Especially now that I’m practically homeless) to bring out different kinds of songs. I now have a band but this project will always be my vision. To make things interesting I focus most on beginning of the creating process. What instrument should i start with? How do I want someone to feel while listening to it? What tempo is the world spinning right now? The first part is really fucking weird and crazy, that’s where all the magic happens and I can’t explain it more then that: I am a vessel for something out there that i don not understand but it comes out as a song on my machine and thats how I perceive it as a human being. After the first couple of tracks it all happens really fast. I make a big fucking mess of chords and guitars and just add whatever will make the song have more charm.

What are your cultural influences? What are the people who have influenced you?

Los Angeles’ beaches, specifically Dockweiler & El Porto, give me all the energy I need to channel songs from my body to the tape machine. I sit out there like a sunflower and take it all in, look into the vastness of the ocean and put my life into perspective. To a point where I’m confident enough to go back into my little studio and press record. That took me a lifetime to harness and be comfortable with. Now I can just be weird and really fucking listen to what I’m playing, because I know its coming from a deep place, and a place where some can relate because whatever I’m feeling in know for a FACT that someone else has felt it before. I use to DJ at KXLU 88.9 FM Los Angeles and all those people influenced me a lot, not I get all my influence from the people around Lolipop Records, Echo Park, and my own personal thoughts living in this fucked up city. I just people its all fucked so everything that’s good really sticks out to me. Like I’m over contrasting everyone so I can dramatic. I did also feel really competitive with Tracy and bands like Froth, Adult Books, and Mr. Elevator, so I guess I can thank them for pushing me.

What are your plans for coming months ?

I have a new LP out now on Lolipop Records and will be touring in November. Stay tuned for dates and cities.

What are the best things in life?

All the cool instruments I buy cheap on craigslist. The advantage of living in a big fucking city.

Merci

Billy

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