Les chercheurs ont analysé précisément ce second effet du stress à l’enfance et à l’adolescence, par neuro-imagerie chez 106 enfants et adolescents, âgés de 11 à 15 ans. Ces participants ont passé un examen d’imagerie par résonance magnétique initial, une évaluation de l’humeur et ont été interrogés sur les expériences subies de négligence et de maltraitance. Puis, 2 ans plus tard, ils ont passé un second scanner du cerveau. Les chercheurs se sont concentrés sur le striatum ventral, une zone profonde du cerveau impliquée dans le traitement des expériences enrichissantes et donc dans la génération d’émotions positives, deux fonctions déficientes dans la dépression.
ØL’analyse constate, chez les adolescents exposés à la négligence affective, une diminution anormale de la réponse du striatum ventral à la récompense.
ØCette baisse d’activité du striatum ventral est associée à l’apparition de symptômes dépressifs au cours de cette période clé du développement.
En conclusion, l’exposition au stress à l’enfance entraîne une déficience dans le traitement de récompense, qui contribue à expliquer le risque de dépression. Plus concrètement, l’étude suggère que trop de stress tôt dans la vie compromet la capacité d’éprouver l’enthousiasme ou du plaisir, tel un effet pervers de la résilience. C’est donc l’identification d’une voie neuronale à travers laquelle le stress de début de vie peut contribuer à la dépression, un circuit brisé donc, à rétablir et à stimuler chez ces jeunes.
Source: Biological Psychiatry Nov, 2015 DOI: 10.1016/j.biopsych.2015.05.010 Blunted Ventral Striatum Development in Adolescence Reflects Emotional Neglect and Predicts Depressive Symptoms
STRESS: Comment dès l’enfance le cerveau se prépare à l’affronter –