Museomix et de la pérennité du travail collaboratif en institution muséale

Publié le 08 novembre 2015 par Aude Mathey @Culturecomblog

L’an passé, le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) avait accueilli MuseomixMTL. Cette année, c’est au tour du Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) de relever le défi. Au niveau mondial, Museomix en 2015, c’est 10 musées et 5 langues différents. Le mouvement a pris dans le milieu muséal, mais qu’en est-il de la pérennité des prototypes ?

En effet, à part le musée Gallo-Romain de Fourvière (à Lyon) qui était en 2012 en demande d’une rénovation de sa politique de médiation et qui a réutilisé 3 prototypes sur les 10 développés lors de Museomix, seul un musée breton s’est montré intéressé par un prototype développé à Grenoble en 2013 car il correspondait parfaitement à une problématique à laquelle le musée faisait face.

En ce qui concerne le milieu québécois – je suis invitée à l’édition montréalaise 2015 en tant que guest blogger -, aucun prototype n’a été réutilisé par les musées, que ce soit celui de la civilisation de Québec ou celui des beaux-arts de Montréal. Cependant, il faut aussi reconnaître que chacun des deux musées était soit très avancé dans les dispositifs de médiation (Musée de la civilisation du Québec) soit dans les collaborations avec le public (Musée des beaux-arts de Montréal et Musée en partage).

Cette année cependant, au vu des restrictions assez importantes sur l’intégration des œuvres et les droits d’auteur, il semblerait que soit le MAC puisse être capable d’intégrer certains prototypes dans sa stratégie de médiation puisque ces problématiques ont été prises en compte par les participants, soit que les prototypes interrogeant les questions des droits d’auteur et droits moraux lors de projets expérimentaux à faible impact public (les prototypes ne sont après tout que diffusés que le dimanche après-midi et peu d’entre eux sont réutilisés ensuite par les musées hôtes) puissent avoir un impact sur la législation du droit d’auteur et plus largement sur la réflexion de l’intégrité des œuvres et de l’intégration de ces droits dans une politique d’action culturelle et de médiation.

MuseomixMTL 2014 – Mika Theimer et Thibaut Caron / Portraits de Montréal

Enfin, il pourrait être intéressant également de centraliser via une base de données les différents prototypes et compte-rendus des équipes et de les rendre accessibles au milieu muséal et pas seulement aux musées hôtes. En effet, selon Julien Dorra, co-fondateur de Museomix, il pourrait être pertinent pour certains participants de partager leur expérience et leur projet lors de certaines conférences comme Museums and the Web ou MuseumNext afin de voir si d’autres institutions d’en saisissent.

A partir de là, nous pourrions véritablement parler de pérennité du projet collaboratif Museomix.